FMI : la Hongrie persiste et signe

Interviewé par l’AFP, le secrétaire d’Etat à l’Economie, Zoltán Csefalvay, a réaffirmé la volonté du gouvernement hongrois de ne pas solliciter les dernières tranches du prêt octroyé fin 2008 par le FMI, l’UE et la Banque mondiale, pour ne plus se plier à leurs exigences en matière d’austérité.

« Nous pouvons nous passer du FMI et c’est mieux ainsi. Nous avons toujours un filet de sécurité jusqu’en octobre mais nous n’en avons pas besoin et pour le moment notre priorité c’est d’arriver à un accord avec l’Union européenne », a estimé Zoltán Csefalvay, à l’unisson des paroles prononcées par son chef, le premier ministre Orbán, quelques jours plus tôt.

Selon le secrétaire d’Etat à l’Economie, la Hongrie ne doit pas plier devant les agences de notation, Moody’s en particulier, qui ont menacé la Hongrie de dégrader sa note -ce qui aurait pour conséquence de refroidir les investisseurs- pour protester contre l’attitude de la nouvelle administration hongroise vis-à-vis du FMI. Surtout depuis que celle-ci a décidé l’instauration d’une taxe « exceptionnelle » et « temporaire » sur les profits des banques actives en Hongrie. « Les agences de notation disaient que (la banque) Lehman Brothers s’en sortait très bien avant sa faillite, et nous savons ce qui s’est passé, donc nous ne devrions pas compter sur elles », a-t-il estimé. Concernant l’objectif budgétaire fixé avec l’UE, M. Csefalvay, « nous arriverons à maintenir le déficit budgétaire à 3,8% car il y aura assez de rentrées d’argent cette année ».

Les banques hongroises seraient solides

Les banques hongroises OTP et FHB ont obtenu de bons résultats aux tests de résistance organisés cette semaine par la banque centrale européenne, les fameux « stress tests » consistant à soumettre les banques à différents scénarii pour observer leur comportement et leur capacité de résistance. Lors de ce test européen, les deux banques OTP et FHB, ont présenté de bons résultats, OTP se classant même en seconde position sur 91 établissements bancaires. Cette bonne nouvelle devrait apporter de l’eau au moulin du gouvernement, même si ces tests, auxquels seules 7 banques ont échoué, ont été jugés trop faciles par le FMI, car excluant les pires scénarii, ceux d’une faillite grecque par exemple.

6 Comments
  1. Bien, je suis agréablement surpris par ce gouvernement Orban, que je voyais comme une marionnette de plus prête à se coucher devant le Nouvel Ordre Mondial (c’est durant son gouvernement, en 1999, que la Hongrie a commis l’erreur d’adhérer à l’OTAN).

    La Hongrie ne doit pas sacrifier sa population sur l’Autel d’intérêts étrangers. Le gouvernement ira-t-il jusqu’au bout? Il est peu probable qu’on lui en laisse l’occasion. Si Orban ne plie pas de grée, on le fera plier de force. Bon courage en tout cas, mais sa survie politique dépend de sa ténacité. Si il suit la voie grec (capitulation honteuse de Papandréou devant la finance internationale), il sera giflé aux prochaines élections. Si il résiste aux pressions des ‘alliés occidentaux’, il sera un héros national mais la gifle viendra de l’extérieur (comme en 1956, mais de l’Ouest cette fois-ci).

  2. @NG Oui effectivement, Orban retourne facilement sa veste, toutes les critiques qu’il a eu par rapport a l’Europe et autre dans la campagne lui font oublie que c’est son gouvernement qui a oeuvre a plus de liberalisme et une entree dans l’Union, et maintenant il crache dans la soupe.
    Blamer l’Europe et la mondialisation pour tous les maux c’est facile, mais sans l’aide du FMI a la Hongrie et a d’autres pays pendant la crise que se serait-il passe? C’est vivre sur un nuage que de penser que la Hongrie peut passe outre la finance mondiale…dans ce cas ou emprunteront-ils l’argent. La note grecque n’est que la consequence de la gestion calamiteuse des finances grecques pendant de longues annees par des hommes politiques grecs et un manque de courage politique pour prendre le probleme a bras le corp. Tout comme une banque va vouloir evaluer les risques avant de vous accorder un pret, les investisseurs ne veulent pas risquer de perdre leur argent sur des marches ou ils sont incertains de revoir leur argent. Megyesi a en son temps ete populiste en augmentant les fonctionnaires… et tout ca a les consequences qu’on connait aujourd’hui. Le probleme de la Hongrie c’est le nombre de personnes ayant des revenus et qui ne payent pas d’impots (immobilier, autoentrepreneur…), le manque de developpement de societe nationale pouvant rivaliser avec les etrangers (comme c’est le cas en republique tcheque), ne pas etre dans la zone euro (ce qui coute enormement d’argent aux emprunteurs en devises etrangeres avec la variation de Forint)

  3. Entre le régime communiste, qui était, à mon sens, surtout un encasernement militaro-policier. Un parti socialiste, héritié, qui a magnifié le système capitaliste.
    Le gouvernement d’aujourd’hui semble suivre le « marxisme »…Le populisme peut-il encore avoir cours en Europe ?
    Mais avec des esprits particulièrement chahutés pendant tout le 20 ème siècle; espérons que le Hongrie saura montrer les chemins de la démocratie, pour toute l’Europe, qui en aurait bien besoin.
    C’est aussi ce qui serait le plus efficace pour sortir, tout le monde, de la crise…économique.

  4. Vincze,
    Il faut dire d’où l’on parle.
    Moi aussi je suis « un peu » à gauche mais évitez la propagande, le LMP y perd beaucoup. Ceci dit c’est toujours la même rengaine les méchants d’un côté les bons de l’autre. Et le besoin d’être visible peut-être même audible. Vu le monde dans lequel on vit je n’ai pas envie de revoir les erreurs du passé revenir si facilement, dommage que le LMP prenne déjà ce tournant. Il est transparent pour ce qui l’arrange comme tous les autres… D’un côté une droite comme on ne voyait plus dans ses discours et de l’autre un refrain de fraternité qui devient chimérique quand la responsabilité du pouvoir leur tombe dessus. Autant l’un que l’autre (l’histoire hongroise est une bonne exemple) peuvent conduite à la barbarie totalitaire ou fasciste. Je suis assez desepéré de voir l’ecologie prendre ce pli comme dans les années 30 et le culte hygiénique et esthétique du corps.
    Enfin vous êtes un politique, vous faites avec… je le comprends : vous faites comme vous pouvez (les autres aussi) mais le « peuple » aussi bête qu’intelligent – par moments – ne fait pas toujours la différence entre le marketing politique et les vraies propositions, entre le bouillon culturel autant faussement libertaire et libérale dans lequel on patauge, faussement solidaire et faussement individualiste. Et vu l’ampleur du « phénoméne » on ne peut plus parler seulement d’une vision critique seulement ciblée sur l’occident.

    Jérome

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