Européennes 2019 : Viktor Orbán déclare la guerre au candidat du PPE

Après Matteo Salvini de La Lega italienne jeudi dernier, Viktor Orbán recevait le patron du FPÖ autrichien Heinz-Christian Strache ce lundi. Il a profité de ce nouveau flirt appuyé avec l’extrême-droite pour retirer son soutien à Manfred Weber, le candidat du Parti populaire à la présidence de la Commission européenne.

Les élections européennes 2019 vues par Le Courrier des Balkans et Le Courrier d’Europe centrale

Autant il n’était rien ressorti de la conférence de presse commune du dirigeant hongrois et de l’homme fort du gouvernement italien Matteo Salvini jeudi dernier, autant ce lundi après-midi, Viktor Orbán avait quelque chose à annoncer. « Manfred Weber est inapte à diriger la Commission européenne », a-t-il annoncé face à la presse, après sa rencontre avec Heinz-Christian Strache, le vice-chancelier autrichien et président du Parti de la liberté d’Autriche, le FPÖ.

Sans doute le chef du gouvernement hongrois n’a-t-il pas digéré que Manfred Weber déclare qu’il n’accepterait jamais le poste pour lequel il est candidat si cela devait être rendu possible par les voix du Fidesz. Quoiqu’il en soit, cette déclaration est un revirement qui a tout d’une déclaration de guerre puisque Viktor Orbán s’était toujours fait fort de soutenir de façon inconditionnelle la candidature du Bavarois à la présidence de la Commission. « Une famille doit toujours rester unie, même dans les moments difficiles […] et nous soutenons la candidature de M. Weber », avait pourtant assuré le dirigeant hongrois peu après avoir été suspendu du Parti populaire, au mois de février.

L’Autriche, un modèle pour l’Europe

Lors de la conférence de presse, Viktor Orbán a aussi vu dans l’Autriche un modèle politique pour l’Europe. « Si, en Autriche, le centre-droit peut travailler avec la droite, cela peut arriver en Europe », a déclaré le Premier ministre hongrois, en référence à l’alliance de la droite de Sebastian Kurz, l’ÖVP, avec l’extrême-droite de Heinz-Christian Strache, le FPÖ, qui gouvernent ensemble depuis le mois de décembre 2017.

Viktor Orbán a aussi rappelé que lors de son premier mandat à la tête du gouvernement (1998-2002), il avait été le seul dirigeant européen à s’opposer à la mise au ban de l’Autriche par l’Union européenne en 2000. Cela faisait suite à un accord de coalition similaire à l’attelage actuellement au pouvoir à Vienne, conclu entre les mêmes partis de droite et d’extrême-droite alors dirigée par Jörg Haider.

Heinz-Christian Strache a de son côté remercié Viktor Orbán qui a, selon ses mots, eu le « mérite d’amener de nouvelles idées en Europe » et de montrer l’importance de la protection des frontières. Il a espéré que le Parti populaire européen dépasse sa politique actuelle d’exclusion des partis « patriotiques » à sa droite.

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