Les États-Unis de Donald Trump se sont retrouvés superbement isolés à l’ONU sur la question du statut de Jérusalem. La Hongrie et la Tchéquie n’ont pas suivi le président américain.
L’Assemblée générale des Nations Unies a adopté, jeudi, une résolution exigeant que tous les Etats membres se conforment aux résolutions du Conseil de sécurité concernant le statut de Jérusalem. Le texte a été adopté par 128 voix pour, 9 contre et 35 abstentions. Outre les Etats-Unis et Israël, seuls le Guatemala, le Honduras, les îles Marshall, la Micronésie, Nauru, Palau et le Togo ont voté contre. Le texte déplore « au plus haut point » la décision des Etats-Unis de reconnaître la Ville sainte comme capitale d’Israël et leur volonté d’y transférer leur ambassade.
Aucun des gouvernements d’Europe centrale n’a finalement voté dans le sens des Américains. Le Premier ministre Viktor Orbán – qui entretient d’excellentes relations avec Benyamin Nétanyahou – et son ministre des Affaires étrangères, Péter Szijjártó, avaient cependant refusé de condamner la décision américaine. Le premier a déclaré le 15 décembre que l’Union européenne n’a pas besoin de réagir à la décision du gouvernement américain, tandis que le second a estimé que « la Hongrie a une position claire sur le Moyen-Orient et n’adapte pas sa politique étrangère en fonction de pays tiers ».
Au début du mois de décembre, la Hongrie avait ainsi fait échouer une résolution du Conseil des ministres de l’Union européenne visant à condamner la relocalisation de l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem. Mais lors de sa réunion du 14 décembre 2017, le Conseil européen a finalement pu adopter un texte à minima indiquant que « l’UE réaffirme qu’elle est fermement attachée à la solution fondée sur la coexistence de deux États et, dans ce contexte, la position de l’UE sur Jérusalem demeure inchangée ».
En République tchèque, le président Miloš Zeman a fortement soutenu son homologue américain et demandé le transfert de l’ambassade tchèque de Tel-Aviv à Jérusalem. Selon lui, l’Union européenne fait tout pour que « le mouvement terroriste pro-palestinien prenne le dessus sur le mouvement pro-israélien ». Cet homme de 73 ans et qui brigue un nouveau mandat est connu pour « son soutien sans faille à l’Etat hébreux », comme le rappelle Radio Prague. Le parti d’extrême-droite SDP de Tomio Okamura est également sur cette ligne.
Mais le gouvernement tchèque s’est démarqué du président Zeman. Tout en se gardant bien de condamner la décision de Donald Trump, la diplomatie tchèque a fait savoir qu’elle ne reconnaît Jérusalem comme capitale de l’Etat israélien que « de facto » et non « de jure » et qu’elle n’envisage donc pas de transférer son ambassade de Tel-Aviv à Jérusalem.