Enseignement en Hongrie : « En grève, professeur ! »

Dans cette tribune publiée sur le site internet de l’hebdomadaire libéral HVG, le journaliste Árpád W. Tóta plaide pour une grève générale dans l’enseignement en Hongrie.

Lire l’article en version originale publié le 1er septembre 2022 sur hvg.hu.

La solution à la situation de l’éducation en Hongrie est la grève. Une vraie grève. La fermeture des écoles. Et que Viktor Orbán s’assoit à la table des négociations.

Avec l’argent du rachat de Vodafone [par l’État hongrois – Ndlr.], chaque enseignant recevrait six millions de forints [15 000 euros – Ndlr.], soit deux ans et demi de salaire.

Il suffirait de quelques années d’augmentations de salaire pour rendre ce métier plus attractif. On a assez parlé, le pouvoir ne veut pas comprendre, de toute façon. Il faut montrer de la force pour ne pas se faire écraser. Alors effaçons les maths du tableau noir et écrivons plutôt en lettres majuscules : Aux armes !

Cette arme, bien sûr, n’est rien d’autre que la grève. Une vraie grève, pas un molino après les heures de cours. La fermeture des écoles.

Bien entendu, cela est contraire à la loi, car la réglementation actuelle n’autorise que des arrêts de travail inoffensifs, qui ne gênent personne. Vous devez tout envoyer chier. […] La grève n’est pas faite pour faire plaisir au gouvernement. La clé, c’est la force et l’endurance. Une véritable grève des enseignants immobiliserait le pays. Cela servirait d’exemple pour tous les autres fonctionnaires. […]

Un enseignant débutant gagne deux cent mille forints. Qui travaillerait pour ça ? Certainement pas le caissier du supermarché, qui gagne presque le double.

Leur première réaction sera de montrer les muscles : retenues sur salaire et autres menaces. Il est important que les parents, l’opposition et toutes les autres parties intéressées se solidarisent et – si nécessaire – une caisse de grève doit être créée.

Mais que peuvent-ils faire réellement ? Seize mille professeurs manquent déjà ! Vont-ils licencier trente mille personnes de plus pour cause de grève illégale ? Madame la députée va-t-elle aller enseigner pour 200 000 huf ?

Le gouvernement se trouve déjà dans une situation extrêmement difficile : l’obtention de fonds européens est vitale pour lui.

Tout est question de persévérance. Au bout d’une semaine, des négociations vont être engagées par un secrétaire d’État de poche qui ne compte pour rien. Vous ne devez pas vous asseoir avec lui, car ce n’est pas de lui que viendra la solution. C’est la même chose pour le ministre – surtout un policier [Désormais en Hongrie, le ministre de l’Intérieur a la charge de l’Éducation – Ndlr.]. Faites venir Viktor Orbán à la table des négociations. Le pouvoir est du côté des enseignants en grève et il grandit de jour en jour, car s’ils n’occupent pas leur poste, il n’y a nulle part où mettre les enfants.

Enseignement : Faire grève en Hongrie, contre vents et marées

50 % d’augmentation de salaire, à partir de demain. Non ? Si ! Sinon, la grève continue.

Le gouvernement se trouve déjà dans une situation extrêmement difficile : l’obtention de fonds européens est vitale pour lui. Une grève qui bouleverse tout le pays le rend encore plus vulnérable, affaiblit ses positions de négociation, souligne sa vulnérabilité et cède la place à de nouvelles revendications européennes. […] Le moment est idéal pour une frappe de précision !

Il n’y a pas d’argent ? Bien sûr que si, mon vieux ! Regardez pour Vodafone, et votre père à Hatvanpuszta ! Tu te tais et tu paies.

Vous ne devez pas avoir peur. La peur est la petite mort qui mène à l’anéantissement. Le salaire de l’enseignant n’est même pas suffisant pour gagner sa vie, et l’hiver arrive à peine, et avec lui une nouvelle inflation. […]

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