En Slovaquie, le premier ministre survit à une motion de censure

Le parlement slovaque a échoué à se débarrasser du chef du gouvernement, Peter Pellegrini, critiqué par les partis d’opposition pour son soutien à la secrétaire d’État à la Justice, rattrapée par le scandale des communications de Marian Kočner.

C’est un revers qu’ont essuyé ce mardi les partis d’opposition au gouvernement de Peter Pellegrini, dirigé par le parti SMER, affilié au parti social-démocrate européen. Initié par Igor Matovič, le président du Parti des gens ordinaires (OĽaNO), le vote visait à destituer le gouvernement SMER en raison de son soutien à la secrétaire d’État à la Justice, Monika Jankovská, rattrapée par le scandale des communications de Marian Kočner.

Parmi les communications saisies par la police entre Marian Kočner, le commanditaire présumé de l’assassinat du journaliste Ján Kuciak, et sa complice Alena Zsuzsová, des messages laissent en effet penser que M. Kočner la considère comme une alliée dans l’appareil judiciaire.

Les partis de droite OĽaNO, SaS et Sme rodina ont justifié leur initiative en faisant valoir qu’en refusant de renvoyer Mme Jankovská, le Premier ministre avait cessé de défendre les intérêts des citoyens et avait privilégié les intérêts du crime organisé et des oligarques.

Igor Matovič a estimé qu’en se séparant de Monika Jankovská, « il [Peter Pellegrini] aurait insufflé une nouvelle vie au Smer », le parti dont elle est issue. Peter Pellegrini avait estimé que les preuves n’étaient pas réunies à l’heure actuelle contre sa secrétaire d’État.

Sur les 150 députés que compte le Conseil national, le parlement slovaque, 131 étaient présents lors du vote ce mardi matin. Parmi eux, 62 ont voté en faveur de la motion de censure à l’encontre de Peter Pellegrini, et donc de l’ensemble de son gouvernement, 66 ont voté contre et 3 se sont abstenus.

Il aurait fallu la majorité absolue des 150 députés, soit au moins 76 voix, pour aboutir à la destitution du chef du gouvernement. Le premier ministre avait déjà survécu à deux tentatives avortées de l’opposition qui avait échoué à rassembler le quorum de députés pour le vote, les 6 et 9 septembre.

Au cours des dernières semaines, le premier ministre Pellegrini avait tergiversé quant à son avenir au sein de la formation qui gouverne le pays, hésitant à quitter le parti de Robert Fico. Son prédécesseur à la tête du gouvernement, est aujourd’hui devenu de facto son rival au sein du SMER.

Cette motion de censure peut être interprétée comme un test de résistance pour le SMER et sa coalition gouvernementale, six mois avant les élections législatives.

Les textos de Marián K. qui font trembler l’État slovaque

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