Le parti au pouvoir Droit et justice est très légèrement dominé par la Coalition européenne dans la dernière étude de l’institut de sondage Kantar. En totalisant plus de 70% des intentions de vote, les deux listes écrasent tous les autres concurrents.
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Les élections européennes 2019 vues par Le Courrier des Balkans et Le Courrier d’Europe centrale |
A moins d’une semaine des élections européennes, la Pologne se dirige vers un quasi face à face entre le parti Droit et justice (PiS) et la Coalition européenne (KE), selon un récent sondage de l’institut Kantar. Le parti ultra-conservateur au pouvoir récolte 35% des intentions de vote, tandis que le vaste aréopage rassemblant tous les partis du centre-droit à la gauche socialiste devance ce résultat d’un petit cheveu, avec un score de 36%.
Comme l’écrit Gazeta Wyborcza, commanditaire de l’étude, « le flux de l’électorat entre le PiS et le KE est minime aujourd’hui, seulement 3% sont indécis et le centre politique est stérilisé. » Par ailleurs, les deux principales forces sont parvenues à siphonner une partie significative des électorats plus marqués idéologiquement.
Donné il y a quelques mois entre 12 et 15% d’intention de vote, le parti Wiosna de Robert Biedroń s’est stabilisé autour de 10%, tandis que la « Konfederacja » d’extrême droite (8%) a complètement vampirisé Kukiz’15 (3%). Du côté de la liste « Ensemble à gauche » menée par Razem, la déroute sondagière est particulièrement préoccupante, avec seulement 1% d’intention de vote, bien loin du seuil minimal de 5%.
Pologne : le duel des droites écrase la campagne des européennes
Participation record attendue
Comme nous l’écrivions à l’automne, la Pologne connait une saison électorale principalement dense, qui a commencé en octobre avec les élections municipales et régionales, et qui s’achèvera dans quelques mois avec les élections législatives. L’étude Kantar prévoit un taux de participation avoisinant les 53%, un chiffre qui exploserait le précédent record de 2009 : 24,5%. Si le schéma des élections locales se reproduit, on pourrait assister à des taux encore plus élevés dans les grands centres urbains, traditionnellement hostiles au pouvoir ultra-conservateur. Le découpage du pays en treize circonscriptions électorales mêlant zones rurales et grosses villes pourrait jouer en faveur de l’opposition.