Lech Wałęsa, le légendaire syndicaliste de Solidarność continue de jouir d’une aura extraordinaire à l’étranger. Quel contraste avec le ressentiment qu’il inspire à nombre de ses compatriotes en Pologne, jusqu’au sein de sa propre famille !
Cet article a été publié une première fois par le Courrier d’Europe centrale le 12 septembre 2019.
« Nul n’est prophète en son pays ». À 75 ans, Lech Wałęsa pourrait passer une retraite paisible, jouir de l’amour des siens et de la considération du « monde libre ». Pourtant, malgré son rôle de premier plan dans l’histoire de la deuxième moitié du XXe siècle, c’est très loin d’être le cas. La piété de celui qui aimait à se faire photographier avec l’effigie de la Vierge noire en guise de boutonnière n’en est pas la seule raison, pas plus d’ailleurs que l’ésotérisme de ses déclarations publiques sur l’avenir du monde (dernièrement dans Le Figaro). S’il fallait ne retenir qu’un fait pour justifier l’usage de l’expression biblique, ce serait par-dessus tout l’extrême contraste entre l’aura dont jouit à l’étranger le légendaire syndicaliste de Solidarność et le ressentiment qu’il inspire à nombre de ses compatriotes, jusqu’au sein de sa propre famille.
Pourtant, dans les derniers jours de l’année 1980, lorsque Lech Wałęsa fait la couverture du prestigieux – à l’époque – hebdomadaire américain TIME sous le titre « Shaking Up Communism » (le communisme secoué), il est un héros aux yeux du monde libre comme très certainement d’une majorité de Polonais. Quatre mois plus tôt, celui qui n’était alors encore qu’un électricien anonyme un peu rebelle de la ville portuaire de Gdańsk avait pris la tête d’un vaste mouvement national de grève et contraint le régime à « accepter l’existence de syndicats professionnels libres et indépendants du parti et des employeurs ».
Dans un système autoritaire où un parti prétendument ouvrier exerçait le monopole du pouvoir au nom du « peuple travailleur », la reconnaissance du pluralisme syndical perçait une faille menaçante pour la solidité du monolithe communiste. C’est cette immense portée politique des accords de Gdańsk, vite comprise par beaucoup d’observateurs, qui a propulsé la Pologne à la une des médias internationaux, en premier lieu le Monde grâce à l’un des rares correspondants étrangers présents sur les lieux : Bernard Guetta.[1]Bernard Guetta, Dans l’ivresse de l’Histoire, Paris, Flammarion, 2017.
Pour Lech Wałęsa, les deux semaines de grève et d’occupation des chantiers navals de Gdańsk n’étaient pas son premier engagement politico-syndical car il avait déjà pris une part active, dans la même ville de Gdańsk, aux grèves de décembre 1970 réprimées dans le sang. Bien qu’il n’eusse pas alors été physiquement pris pour cible, il avait été arrêté par la police politique et ne fut libéré qu’après avoir signé un « engagement de collaboration avec les services de sécurité pour repérer et combattre les ennemis de la République populaire de Pologne ». Ce document, qui ne sera révélé que dans les années 2010, fait aujourd’hui partie de la légende noire de Lech Wałęsa, sur laquelle nous reviendrons.
Quelle que soit la réalité de cette collaboration, pendant toute la décennie 1970, l’électricien continue d’agiter ses camarades, une attitude qui lui vaut plusieurs arrestations et licenciements ainsi que les réprimandes de sa jeune épouse, Danuta. Mère au foyer, elle redoute, non sans prescience, que l’engagement de son mari ne mette en danger la sécurité physique, matérielle et affective de la famille.
L’un des facteurs déclencheurs de la grève d’août 1980 aux chantiers navals de Gdańsk a précisément été que de nouveau, Lech Wałęsa en avait été congédié avec une autre militante syndicale de la région, Anna Walentynowicz. Le 14 août, par solidarité, des ouvriers cessent le travail et demandent notamment la réembauche de leurs deux camarades. La direction cède assez rapidement et dès le 16 août, les grévistes lèvent le camp. L’action ne serait pas allée plus loin si les représentantes d’autres corps de métiers – employés des transports publics, personnel médical – n’avaient pas fait remarquer qu’ailleurs à Gdańsk et dans le reste de la Pologne, on fait aussi grève pour demander une augmentation de salaire visant à compenser la hausse des prix de la viande.
Ouvrières et meneuses, une histoire de Solidarność à restaurer
Des grèves de solidarité à Solidarność
Lech Wałęsa revient alors sur son annonce de fin de l’occupation des chantiers et appelle à une grève de solidarité. Dans la foulée est mis sur pied un comité de coordination entre grévistes de plusieurs entreprises à l’origine des fameuses 21 revendications, pluralisme syndical inclus, qui constitueront les accords de Gdańsk. Malgré la coupure décidée par le pouvoir des liaisons téléphoniques entre Gdańsk et le reste du pays, le mouvement se propage grâce au colportage de publications clandestines et à Radio Free Europe, abondamment écoutée par les Polonais. Bernard Guetta rappelle ainsi comment, face à la censure des médias autorisés, l’information sortait de Pologne par l’intermédiaire de la presse étrangère pour retraverser ensuite dans l’autre sens le rideau de fer sur les fréquences des radios occidentales.
Famille, camarades ouvriers et conseillers-intellectuels – les trois principaux cercles de l’entourage de Lech Wałęsa sont en place.
Devenus l’épicentre d’un phénomène national, les chantiers de Gdańsk attirèrent aussi à eux des groupes existants et déjà engagés dans la défense des ouvriers ou bien opposés aux méthodes autoritaires du régime, comme le Comité de défense des ouvriers (KOR) et les intellectuels signataires de l’Appel des 64. Deux d’entre eux, Bronisław Geremek et Tadeusz Mazowiecki, sont délégués de Varsovie à Gdańsk pour proposer leur soutien aux grévistes. L’accueil favorable qui leur est réservé débouche le 24 août sur la formation d’une « commission d’experts » matérialisant entre ouvriers et intellectuels une union qui avait jusque-là plutôt fait défaut.
Famille, camarades ouvriers et conseillers-intellectuels – les trois principaux cercles de l’entourage de Lech Wałęsa sont en place. C’est avec chacun d’entre eux que l’énergique électricien moustachu, littéralement porté aux nues après la signature, le 31 août 1980, des accords de Gdańsk, va tour à tour rompre, parfois de façon définitive. Lui-même l’aurait d’ailleurs déjà déclaré à l’époque : « aujourd’hui, vous m’acclamez, mais demain, vous me jetterez des pierres ». Un prophète, vous dit-on.
Même si l’on trouverait, en entrant dans les détails, des signes avant-coureurs de ces ruptures dès les années 1980-1981, on peut dater le premier grand divorce à 1989. Au bout d’une décennie marquée en Pologne par la délégalisation du syndicat libre Solidarność, l’internement de la quasi-totalité de ses responsables (dont Lech Wałęsa lui-même), l’application de la loi martiale et une crise économique majeure, la politique réformiste menée depuis 1985 en Union soviétique par Mikhaïl Gorbatchev commence à permettre d’envisager une ouverture dans le reste du bloc de l’Est.
Remis en liberté en 1982, Lech Wałęsa continue à ce moment-là de bénéficier en Pologne comme à l’étranger d’une forte notoriété, encore renforcée par l’attribution en 1983 du prix Nobel de la paix, mais ni lui, ni Solidarność ne jouent plus de rôle effectif dans le pays. L’homme de l’année du TIME travaille de nouveau comme ouvrier aux chantiers navals de Gdańsk.
Vers les négociations de la table ronde
Dans le même temps néanmoins, à l’instar du premier secrétaire soviétique fraîchement désigné, les dirigeants polonais sont de plus en plus convaincus de la nécessité de réformes pour sortir leur pays du marasme, d’autant que celui-ci est en proie à l’inflation et à de nombreuses grèves. En août 1988, le pouvoir décide de tendre publiquement la main « aux représentants des divers groupes sociaux et professionnels » pour organiser « au plus vite une rencontre » qui « pourrait prendre la forme d’une table ronde ». Dans le but de délimiter le cadre des futures négociations, des délégués du gouvernement, de Solidarność, et de l’Église catholique se retrouvent dans le village de Magdalenka. Ces réunions deviendront à partir des années 1990 le symbole de la trahison présumée du peuple par les élites de Solidarność auxquelles est associé Lech Wałęsa.
Toutefois, son premier grand divorce ne le séparera pas encore de ses camarades ouvriers, mais bien d’abord d’une partie de ses conseillers et intellectuels. Envoyé dans les usines grévistes pour tester son influence sur la population, Lech Wałęsa parvient à rétablir l’ordre et obtient ainsi pour lui et d’autres représentants de Solidarność le rang de partenaire dans les débats de la table ronde, qui durent de février à avril 1989. L’accord qui en résulte débouche sur la tenue en juin d’élections partiellement libres – les premières en Pologne depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale –, l’écrasante victoire des candidats de Solidarność puis, en septembre, la formation du premier gouvernement à majorité non communiste dans le bloc de l’Est.
Sans cesser d’être un syndicat, Solidarność prête désormais aussi son nom à un grand hebdomadaire libre et surtout, à un groupe parlementaire qui a presque tous les traits d’un parti politique en charge des affaires du pays. Quelle place doit occuper Lech Wałęsa dans cette configuration nouvelle ?
Au début de l’année 1990, alors que les Polonais découvrent la démocratie et les principes de l’économie de marché introduits brutalement par la « thérapie de choc », il s’avère que la personnalité la plus populaire du pays – après Karol Wojtyła qui vivait cependant au Vatican sous le nom de Jean-Paul II – n’y exerce aucune fonction politique.

« Guerre au sommet »
Poussé probablement autant par son propre ego que par certains flagorneurs de sa « cour », Lech Wałęsa commence à afficher des ambitions présidentielles tout en reprenant en main les structures politiques de Solidarność et en critiquant la lenteur de l’action du gouvernement de Tadeusz Mazowiecki, son conseiller d’antan : c’est la « guerre au sommet ».
De leur côté, le même Tadeusz Mazowiecki, Bronisław Geremek, Adam Michnik et d’autres intellectuels ne sont pas enthousiastes à l’idée d’une éventuelle candidature de Lech Wałęsa à la présidence de la République, soit parce qu’ils convoitent eux-mêmes le poste, soit parce qu’ils doutent de ses compétences. Il est vrai que les fréquentes volte-face du leader ouvrier pouvaient ne pas inspirer confiance, mais sans doute y avait-il aussi chez certains de ces critiques un sentiment de supériorité de classe. Lech Wałęsa avait entraîné le prolétariat à rejeter le régime communiste, il avait rempli sa mission et il devait maintenant laisser le pouvoir aux « sachants » pour reconstruire la Pologne. Des personnalités de gauche avisées comme Adam Michnik et Jacek Kuroń pensaient par ailleurs que Lech Wałęsa serait plus utile en restant à la tête du syndicat pour rendre plus supportables les douloureuses conséquences sociales de la libéralisation économique, en particulier les fermetures d’usines, la mise en chômage de centaines de milliers de personnes et la chute vertigineuse des revenus réels.
Tadeusz Mazowiecki, Bronisław Geremek, Adam Michnik et d’autres intellectuels ne sont pas enthousiastes à l’idée d’une éventuelle candidature de Lech Wałęsa à la présidence de la République
Ces intellectuels n’étaient toutefois pas les seuls à attendre de Lech Wałęsa qu’il se tienne à l’écart de Varsovie, centre du pouvoir politique. Son épouse, Danuta, espérait également que son mari, interné ou accaparé par les affaires publiques pendant toutes les années 1980, reviendrait à la vie de famille. Leur dernier enfant, né en 1985, était le huitième, et ils étaient déjà grands-parents.
En se présentant à l’élection présidentielle contre son ancien conseiller et Premier ministre Tadeusz Mazowiecki et en le battant largement au suffrage universel à l’issue d’une campagne parfois en-dessous de la ceinture, Lech Wałęsa a contribué à faire éclater la relative unité du mouvement Solidarność et à s’aliéner de nombreux intellectuels. Cette séparation se cicatriserait néanmoins avec le temps et le renforcement d’adversaires communs – d’un côté, les ex-communistes convertis à la social-démocratie, de l’autre, les nationaux-catholiques auxquels appartenaient déjà les frères jumeaux Lech et Jarosław Kaczyński.
Une vie de famille sacrifiée ?
La rupture avec la famille, en revanche, serait beaucoup plus durable et irait même en s’aggravant. Élu en décembre 1990, il déménage à Varsovie en laissant derrière lui femme et enfants. Vaincu cinq ans après, il rentrera chez lui, à Gdańsk, pour y voir « Danuta assise seule à la maison. Aucun enfant. Tous s’étaient envolés. »[2]Ja. Z Lechem Wałęsą rozmawiają Andrzej Bober i Cezary Łazarewicz (Moi. Andrzej Bober et Cezary Łazarewicz s’entretiennent avec Lech Wałęsa), Varsovie, WAB, 2017, p. 250, non traduit en français. Les autres citations relatives à la vie de famille de Lech Wałęsa proviennent également de ce livre-entretien.
Depuis, Lech Wałęsa n’a pratiquement plus de contact avec ses enfants à l’exception de Jarosław, seul à poursuivre une carrière politique cependant peu brillante. L’un de ses fils, Przemysław, s’est ôté la vie en 2017. Quant au couple, il reste formellement marié mais « ce n’est plus comme avant ». La faute en reviendrait à Danuta, qui a consigné dans un livre paru en 2011 « des choses qui n’auraient pas dû sortir de la maison ».[3]Danuta Wałęsa, Rêves et Secrets, Paris, Buchet Chastel, 2014 pour la traduction en français.
Le divorce avec le « peuple », lui, s’est manifesté dans la rue comme dans les urnes. L’entrée de Lech Wałęsa au Palais présidentiel ne change pas fondamentalement la politique générale du pays, qui demeure très libérale jusqu’à ce que le chef de l’État dissolve le Parlement en 1993. Affront pour le fossoyeur de l’ancien régime, le parti des ex-communistes arrive en tête et le battra même deux ans plus tard à l’élection présidentielle. L’année 1995 marque la fin de la carrière politique de Lech Wałęsa.
Il ne disparaît pas pour autant de la vie publique. Associé à la rude transition économique et à une politique de privatisation des entreprises d’État menée dans des conditions parfois douteuses, Lech Wałęsa devient un traître aux yeux d’une partie de la population polonaise. « Bolek », son nom de code sur les documents qui attesteraient de sa collaboration avec la police politique, est hué, dernièrement à l’été 2017 alors que le président américain Donald Trump avait tenu à le voir au moment de sa visite en Pologne. On l’accuse aussi d’avoir pactisé avec les communistes à Magdalenka en échange de positions de pouvoir et d’avantages matériels dans le nouveau système. À gauche, on se souvient enfin que c’est sa signature qui a introduit dans le droit polonais l’une des législations les plus restrictives d’Europe sur le droit de grève, un paradoxe pour l’ancien leader syndical.
Aujourd’hui, sous le gouvernement de plus en plus autoritaire du parti Droit et justice (PiS et de son ancien collaborateur Jarosław Kaczyński, Lech Wałęsa distribue de nouveau, comme dans les années 1980, des brevets de démocrate à des hommes politiques de l’opposition qui éprouvent un plaisir évident à se photographier avec une icône et à revendiquer son héritage. Il continue également de servir de porte-étendard pour tous les Polonais fiers – à juste titre, ajouterait-on – d’avoir participé à une expérience rare de transition démocratique réussie qui a non seulement transformé la Pologne, mais aussi mis fin à la guerre froide.
Bien que l’on puisse discuter des proportions (« la chute du communisme, c’est à 80% grâce au pape, 19% grâce à moi et 1% grâce à Gorbatchev », aurait un jour déclaré Lech Wałęsa), il est incontestable que la Pologne a joué un rôle capital dans ce processus, avec Solidarność, son leader, mais aussi, il faut le reconnaître, la modération et le patriotisme de la direction du parti communiste polonais. « Ils sont comme des radis : rouges à l’extérieur mais blancs à l’intérieur », disait à leur propos Lech Wałęsa.
La césure de 1989
Cette phase prend fin en 1989, et peu nombreux sont ceux qui, même parmi les démocrates polonais, gardent un souvenir positif des actions ultérieures de Lech Wałęsa, lui reprochant de n’avoir pas su s’arrêter à temps. Répétée à chaque occasion, la ligne de défense de l’intéressé – « j’l’ai (sic) pas voulu, mais j’ai dû l’faire ! » (Nie chcem, ale muszem!) – est devenue, avec ses défauts de prononciation, une expression classique de la langue polonaise, comme d’autres « wałęsismes ».
De fait, comment peut-on être prophète sans utiliser un langage spécifique, suffisamment versatile pour exprimer tout et son contraire sans être pris en défaut (le fameux wałęsisme « je suis pour, et même contre ») ? Il reflète en même temps beaucoup de traits du personnage, de ses origines modestes à une extraordinaire intuition en passant par sa vivacité d’esprit et un certain populisme avant la lettre, qui suit les mouvements de foule autant qu’il cherche à les diriger.
Cela fonctionnait aussi parce qu’au sommet de sa gloire, Lech Wałęsa parlait avant tout aux siens, des ouvriers alors dominants dans la société polonaise et qui pouvaient le comprendre et s’identifier à lui. A contrario, les démocrates qui espèrent aujourd’hui que ses prises de position changeront quelque chose à la situation politique de la Pologne en seront pour leurs frais – Lech Wałęsa n’est plus écouté que par les mêmes qui l’avaient découvert dans les années 1980, moins les nombreux déçus.
Prophète en mal de reconnaissance en son pays, Lech Wałęsa est parfois érigé en sage à l’étranger, comme lorsqu’il fut invité en 2008 à participer aux travaux de réflexion d’un « groupe de sages » sur l’avenir de l’Europe. À la lumière de ce que nous avons déjà dit, on comprendra que l’idée ait pu étonner les Polonais, certes fiers de la distinction accordée à l’un de leurs compatriotes mais, dans le même temps, inquiets d’éventuelles boulettes de la part de l’imprévisible personnage. Les entretiens qu’il accorde encore aux médias internationaux éveillent généralement la même consternation, comme si le monde continuait de voir la Pologne telle qu’elle était dans les années 1980 et ignorait la suite de l’histoire.
Paradoxalement, plus le temps passe et plus la génération de Lech Wałęsa se sent obligée de s’engager de nouveau, cette fois pour faire obstacle au démontage systématique de la IIIe République (la démocratie installée après 1989) que le PiS effectue depuis 2015. Cette génération, qui pensait avoir rempli, souvent au prix de lourds sacrifices personnels, sa mission historique en ramenant la Pologne dans le giron occidental, notamment au travers de l’adhésion à l’OTAN et l’UE, assiste en effet à la destruction de l’œuvre d’une vie et ce, avec l’indifférence, voire le soutien d’une large partie de la population. On peut comprendre sa frustration, mais si le miracle doit se reproduire, il ne sera sans doute pas de son fait. Au-delà d’un certain point, la retraite est la meilleure forme de sagesse.
« Je trouve que ce beau nom qu’est Solidarność ne mérite pas d’être traité comme ça »
Notes
↑1 | Bernard Guetta, Dans l’ivresse de l’Histoire, Paris, Flammarion, 2017. |
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↑2 | Ja. Z Lechem Wałęsą rozmawiają Andrzej Bober i Cezary Łazarewicz (Moi. Andrzej Bober et Cezary Łazarewicz s’entretiennent avec Lech Wałęsa), Varsovie, WAB, 2017, p. 250, non traduit en français. Les autres citations relatives à la vie de famille de Lech Wałęsa proviennent également de ce livre-entretien. |
↑3 | Danuta Wałęsa, Rêves et Secrets, Paris, Buchet Chastel, 2014 pour la traduction en français. |