En Hongrie, une militante transgenre s’auto-dénonce aux autorités

La militante transgenre Flóris Balta a déposé une plainte contre elle-même pour dénoncer une nouvelle législation controversée en Hongrie.

Telex rapporte le 20 avril que la militante transgenre Flóris Balta a déposé un rapport d’intérêt public contre elle-même auprès du commissaire aux droits fondamentaux. Ce geste, sans la moindre conséquence juridique, est destiné à dénoncer l’absurdité d’une loi adoptée le 11 avril et qui doit entrer en vigueur d’ici l’été.

Cette nouvelle législation modifie la réglementation de 2014 concernant les dépôts de plaintes et d’annonces d’intérêt public, en se référant aux engagements de l’UE et aux obligations d’harmonisation juridique. Sur cette base, tout un chacun pourra déposer une plainte auprès des autorités de l’État et municipales contre quiconque est soupçonné de contrevenir au « mode de vie hongrois », tel que défini par le 9e amendement de la Loi fondamentale. Celui-ci stipule que :

  • « La Hongrie protège l’institution du mariage en tant qu’union d’un homme et d’une femme établie par décision volontaire, et la famille en tant que base de la survie de la nation. Les liens familiaux doivent être fondés sur le mariage ou sur la relation entre parents et enfants. La mère sera une femme, le père sera un homme ».
  • « La Hongrie offre une éducation selon les valeurs fondées sur l’identité constitutionnelle et la culture chrétienne de notre pays. »
  • « Le sexe à la naissance est un don ou un facteur qui ne peut être changé : c’est un principe biologique. »

Les médias hongrois et étrangers ont rapidement interprété la loi comme un cadre juridique permettant la délation de personnes LGBTQ, par exemple les couples de même sexe avec un enfant.

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« Inacceptable » et « inapplicable »

L’ONG de défense des libertés civiles TASZ juge la législation aussi « inacceptable » qu’« inapplicable » et assure que « nul n’a à craindre d’être tenu pour responsable de, par exemple, « remettre en cause le rôle constitutionnellement reconnu du mariage et de la famille ». Quiconque dit quoi que ce soit sur le mariage et la famille continue d’exercer son droit d’exprimer son opinion, qui est également protégé par la Loi fondamentale. C’est à nous de décider si nous tombons dans le piège de la législation sur la propagande ou si nous continuons à exprimer nos opinions librement et à vivre notre vie ».

Il s’agirait donc d’une loi « proclamatoire » et symbolique, qui n’aura pas d’application concrète.

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