Ce sont maintenant plusieurs établissements scolaires en Hongrie qui font de la désobéissance civile pour faire respecter leur droit de grève, qu’ils jugent bafoué.
Alors que les élections législatives du 3 avril approchent, les enseignants augmentent leur pression sur le gouvernement afin d’obtenir des hausses de salaires supérieures aux +10% octroyés au 1er janvier et de meilleures conditions de travail.
Les deux principaux syndicats d’enseignants menacent le gouvernement d’une grève générale à la mi-mars et ont organisé une grève éclair de deux heures au mois de janvier pour afficher leur détermination.
Le gouvernement entend éviter la contagion. Saisie par celui-ci, la justice a jugé ce débrayage illégal. Puis un décret publié le 11 février, a imposé aux établissements scolaires une forme de « service minimum » qui rend de facto « pratiquement impossible » la grève, selon l’Union démocratique des enseignants.

« La grève est un droit fondamental »
En réponse, plusieurs écoles budapestoises ont entamé un mouvement de protestation la semaine dernière, jugeant leur droit fondamental à la grève bafoué par le gouvernement. « La grève est un droit fondamental », peut-on lire sur des banderoles brandies devant des établissements tels que le lycée Klára Leövey, l’école technique Ferenc Rákoczi, l’école primaire Fekete István ou encore le lycée Corvin Mátyás.
Ce lundi, les campagnes de désobéissance civile se poursuivent et s’étendent à d’autres écoles du pays, avec les enseignants du lycée Miklós Radnóti à Dunakeszi, de l’école primaire Ilona Zrínyi à Szombathely et d’une école primaire de Szigetmonostor.
Des étudiants se préparant aux métiers de l’enseignement ont publié une déclaration proclamant leur « solidarité envers nos futurs collègues qui se sont lancés dans une action de désobéissance civile ces derniers jours. Nous les soutenons dans l’exercice de leur droit de s’organiser et de participer à la grève conformément à la Constitution ».