En Hongrie, des augmentations de salaires massives avant les élections législatives

Au cours des dernières semaines, le gouvernement de Viktor Orbán a annoncé une série de mesures spectaculaires à destination de tous les groupes sociaux en Hongrie.

Il ne reste plus que quelques semaines avant des élections législatives à l’issue incertaine et le gouvernement Fidesz met la main au portefeuille.

Au 1er janvier, le salaire minimum a augmenté de 20 % de façon à atteindre le montant rond de 200 000 forints brut, soit l’équivalent de 360 euros nets, et le salaire minimum pour les travailleurs qualifiés est passé à 260 000 forints bruts, soit 470 euros nets.

La rétribution des personnes enrôlées dans le programme de travail public (le közmunká), va également augmenter pour atteindre 100 000 HUF bruts, soit la moitié du salaire minimum.

Le gouvernement a aussi annoncé une série d’augmentations dans la fonction publique : + 21 % de salaire pour les infirmiers, puéricultrices et assistantes sociales ; + 20 % pour les fonctionnaires du secteur culturel ; + 10 % dans police, pompiers et armée ; + 10 % environ pour les enseignants.

Le Fidesz ne laisse rien au hasard, touchant un maximum de groupes sociaux : réductions d’impôt sur le revenu pour les familles : environ 1 million de jeunes de moins de 25 ans bénéficient depuis le 1er janvier d’une exonération d’impôt sur le revenu et 2,5 millions de séniors vont recevoir un 13e mois de retraite en février. De plus, les retraites augmenteront de 5% cette année contre 3% les années précédentes.

Ces bonnes nouvelles sont néanmoins à replacer dans le contexte d’une forte inflation des prix des biens de consommation, parmi les plus élevées observée dans l’Union européenne (autour de + 6 % sur un an). C’est le talon d’Achille de Viktor Orbán, candidat à un 4e mandat d’affilée en avril.

Un budget d’austérité en parallèle

Ces dépenses pré-électorales ont contribué à creuser un déficit public qui dépasse les 5 101,5 milliards de HUF, et pourrait représenter 7,5 % du PIB sur l’année 2021 (chiffres à confirmer en février). Le 22 décembre, le ministère des Finances a annoncé une myriade de coupes dans le budget de l’Etat pour cette année 2022, pour un total de 755 milliards de HUF (2,1 milliards d’euros).

400 milliards de HUF de moins pour le Fonds d’investissement (sans plus de détails) ; réduction de 40 milliards de HUF du capital de la société publique Paks II Zrt. impliquée dans l’extension de la centrale nucléaire de Paks (prévu à 270 milliards de HUF) ; abandon des séjours d’études à l’étranger pour les étudiants dans le cadre de la stratégie pour les langues étrangères 2019-2027 (-30 milliards HUF) ; Réduction de 20 milliards HUF du financement du développement du tourisme ; Réduction de 13,2 milliards HUF du Programme de santé de Budapest et réduction de 4,7 milliards pour les développements de la capitale l’année prochaine.

Je vais vous dire ce que le pays a eu pour Noël : « l’un des plans d’austérité les plus impitoyables depuis des décennies », avait réagi Péter Márki-Zay, le candidat de l’opposition au poste de premier ministre.

Le maire de Budapest, Gergely Karácsony : « Il ne s’agit pas seulement de punir davantage Budapest, mais de rendre les nombreux investissements de prestige inutiles plus au-dessus de la santé et de la vie humaine. Un gouvernement qui, ici et maintenant, dans une épidémie, retire des ressources supplémentaires aux soins de santé qu’il détruit continuellement commet un crime », a écrit le maire.

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