Auditionné par la Commission des Affaires Etrangères au Parlement européen mercredi matin à propos des tâches à accomplir durant la présidence, le ministre des Affaires étrangères hongrois, János Martonyi, a déclaré : « Nous voudrions faire franchir un pas à tous les candidats ».
János Martonyi a également souligné, que ce « pas » doit être différent dans le cas de chaque pays. Il pense que pour la Croatie, l’objectif doit être la fin des négociations. Le ministre a bon espoir sur la signature de l’adhésion croate lors de la présidence polonaise.
La question turque
A propos de la Turquie, M. Martonyi a souligné que la présidence hongroise se penchera sérieusement sur le dossier, afin de pouvoir ouvrir « un chapitre, ou des chapitres » dans les négociations. « La Turquie a sa place dans l’Union Européenne » – a t-il affirmé. Il en a profiter pour mentionner l’Islande, ainsi que l’Ancienne République Yougoslave de Macédoine (ARYM) et le Monténégro. Il a d’ailleurs vivement félicité ce dernier pour son entrée dans les rangs des pays candidats.
Le regard hongrois fixe les Balkans, et particulièrement la Serbie amie
Dans une zone où les peuples sont interconnectés, la présidence hongroise semble prendre grand soin des Balkans de l’ouest. Les événements récents en Albanie prouvent bien qu’il faut tenir compte de la persistance des tensions dans la région. Selon János Martonyi, par-delà les candidatures, les pays dont la candidature est potentielle peuvent déja avancer pas à pas vers l’Union. Il n’a donc pas manqué de parler de la Serbie, qui répondra très prochainement au questionnaire soumis par la Commission européenne. En ce sens, la Serbie peut commencer à élaborer sa position conformément à son statut de pays candidat.
Pas de favoritisme pour le Kosovo
Aux questions des parlementaires européens su le point serbe, le ministre déclaré que « le Kosovo ne peut pas rester un trou noir dans la région, même si les intentions du pays pour l’intégration ne sont pas soutenues d’une façon univoque. (sic) » Ainsi il pense que comme tous les autres pays qui souhaitent devenir membre de l’UE, le Kosovo doit être en mesure de pouvoir répondre aux exigences.
L’Albanie peut perdre la perspective européenne pour longtemps

Au sein de la Commission des Affaires étrangères, plusieurs eurodéputés ont exprimé leur inquiétude au regard des récentes émeutes qui se sont produites en Albanie. Ils ont bien entendu voulu connaître la position de la présidence hongroise sur le sujet. Les affrontements entre les militants du Parti socialiste et la police albanaise ont tué plusieurs personnes . On présume que les morts sont à déplorer en raison de la réaction exagérée de la police. Sur ce point, János Martonyi a déclaré : « il faut qu’ils comprennent que s’ils ne changent pas de comportement, la perspective européenne disparaîtra pour eux ». Il a également ajouté que la présidence ne prendra pas position concernant le débat politique intérieur en l’Albanie.
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