Défections au sein de l’extrême-droite tchèque

Le départ de plusieurs membres du parti tchèque d’extrême droite SPD met en lumière l’existence de certaines tensions dans la formation de Tomio Okamura.

C’est sur  sa page Facebook que le député Lubomír Volný a annoncé ce vendredi son départ de « Liberté et démocratie directe » (SPD) – la formation tchèque d’extrême-droite  – en réaction à la composition de la nouvelle direction du parti dans la région de Moravie-Silésie , où il réside. Lubomír Volný, qui dirigeait la section régionale du SPD avant sa dissolution au mois de février par la direction centrale du parti, entend ainsi protester contre la réintégration de Milan Kuchár, qu’il avait lui-même exclu pour ses prises de position ouvertement néonazies.

Le sanguin député d’Ostrava, qui s’était signalé en février en hurlant en plein Parlement au député du ČSSD Jan Birke, avec qui il avait un différend, de « sortir pour régler ça dehors », puis en se déclarant candidat contre Tomio Okamura à la présidence du SPD (Okamura a été réélu en juin et les prochaines élections internes n’auront lieu que dans deux ans et demi) après la dissolution de la section de Moravie-Silésie, a qualifié la réintégration de Milan Kuchár « d’inacceptable » et a déclaré ne « plus vouloir faire partie de ce sale jeu ».

Deux autres députés SPD de Moravie-Silésie, Marian Bojko et Ivana Nevludová, ont également annoncé hier qu’ils quittaient le parti. Marian Bojko a d’ailleurs précisé que les raisons de son départ étaient identiques à celles de Lubomír Volný.

La réaction du chef du SPD, Tomio Okamura, ne s’est pas faite attendre, puisque qu’environ deux heures après le message de Lubomír Volný, le dirigeant du parti d’extrême droite postait lui aussi un message sur Facebook, dans lequel il critiquait son « style de communication extraordinairement inapproprié » et demandait aux trois députés partants de démissionner de leur mandat de parlementaire. Les trois députés ex-SPD de Moravie-Silésie ont toutefois indiqué qu’ils n’avaient aucune intention de démissionner de leur mandat et Lubomír Volný a déclaré qu’il ne rendrait pas son mandat car le SPD pour lequel il s’était porté candidat « n’existe plus ».

Avec ce triple départ, le SPD voit son effectif au Parlement passer de 22 à 19 représentants. Bien que la perte demeure relativement limitée sur le plan statistique, il s’agit d’un nouveau coup dur pour le parti d’extrême droite, dont les rangs ont déjà été secoués par la dissolution de la section de Moravie-Silésie. On peut donc se demander si le départ des trois députés de l’Est du pays constitue l’épilogue de la crise au sein de la section du SPD dans cette région ou bien le prélude à une scission plus importante au sein de la formation de Tomio Okamura.

Voyage au cœur de la nouvelle extrême-droite tchèque

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