Réfugiés : Beata Szydło refuse le « chantage » de l’Europe  

La Première ministre polonaise Beata Szydło a déclaré lundi 27 mars que la politique migratoire de l’Union européenne était un échec, ajoutant que son pays ne subirait pas de chantage de la part de l’UE.

La première ministre polonaise Beata Szydło a réagi ce lundi aux propos du commissaire européen à la migration et aux affaires intérieures, Dimitris Avramopoulos, sur la gestion de la crise des réfugiés par les pays du groupe de Visegrád, alors que ce dernier avait affirmé le jour même que « plus d’excuse » n’était recevable et « plus de négociations sur le transfert des réfugiés sinon sur leur accueil » n’aurait lieu. « Le groupe de Visegrád, y compris la Pologne, n’acceptera jamais de chantage et n’acceptera pas que de telles conditions leur soient dictées » a-t-elle ainsi déclaré en marge d’une rencontre avec ses homologues tchèque, slovaque et hongrois.

Pour le commissaire européen, les quatre pays d’Europe centrale auraient fait preuve d’un manque de responsabilité dans la gestion de la crise des réfugiés. En septembre 2015, les dirigeants de l’UE avaient notamment décidé que chaque pays membre devait accepter un certain nombre de demandeurs d’asile pendant deux ans pour alléger la pression sur la Grèce et l’Italie. La Pologne devait notamment recevoir 6 200 réfugiés et n’en a accueilli aucun. Une situation condamnée par le ministre de l’intérieur allemand Thomas de Maizière, pour qui Bruxelles « doit veiller à ce que la loi [sur les réfugiés] soit respectée [en Pologne] et dispose des outils pour le faire ».

En Hongrie, la question de l’accueil des réfugiés est surannée

Le plus proche allié de la Pologne au sein du groupe de Visegrád reste la Hongrie de Viktor Orbán, également pointée du doigt pour l’érection d’une deuxième clôture à sa frontière sud, ainsi que de nombreux manquements supposés aux Droits de l’Homme à l’encontre des réfugiés. De nombreux témoignages recueillis depuis plusieurs mois par des journalistes, des associations et des ONG dénoncent en effet « des réfugiés et des migrants traumatisés, nous racontant comment ils ont été violemment repoussés en Serbie par la police hongroise et détaillant diverses formes d’abus, d’humiliation et de mauvais traitements », selon Fresh Response, une association basée à Subotica qui fournit un soutien aux réfugiés et aux migrants dans le nord de la Serbie.

Yohan Poncet

Journaliste en devenir

Membre stagiaire de la rédaction de Hulala. Correspondant basé à Budapest. En formation à l'Institut supérieur des médias de Lyon.

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