Cinetrip « sparty » : plus on est de fous, moins on rit…

Ce soir, samedi 4 décembre, a lieu la troisième Cinetrip Sparty mensuelle de la saison indoor, dans les bains thermaux de Rudas. Cette soirée aux origines magyares, toujours plus envahie d’étrangers de tous poils, est l’occasion de faire un voyage dans le temps fait d’architecture, de sons, de lumières et de bikinis joliment portés. Malheureusement, et c’est le prix à payer de sa popularité, elle est également le théâtre des comportements les moins élégants de notre civilisation occidentale.

Le divertissement est inhérent aux bains thermaux et il y est habituellement associé à la relaxation en un comité d’amis restreint. Pour se distraire dans l’eau on connaissait déjà les parcs aquatiques… Mais transformer des bains traditionnels en dance-floors où la techno-house et le v-jing se conjuguent à l’ivresse de centaines de personnes, c’est l’idée originale – vieille de 11 ans déja – de convier les Budapestois amateurs d’électro dans des bains ottomans du 16ème siècle situés au pied du Mont Gellert, sur les rives du Danube.

D’entrée, le hall central des bains laisse place a un bar improvisé. Ici, les gens causent, fument, boivent et dansent sans relâche. Tout ressemble au plus commun des lieux branchés de Budapest, à ceci près que les clients se présentent torses nus, en shorts de bains, en bikinis ou en peignoir pour les plus frileux d’entre eux. Néanmoins, c’est la suite qui choquera bien plus les puristes des coutumes thermales… Autrefois appelé hamam, le mystique bain turc de l’aile droite du bâtiment devient le sanctuaire de la transe orientale, où la promiscuité des individus de sexes opposés, fondus dans un nuage de vapeur, concoure à créer une atmosphere très chaude, pour ne pas dire torride. Vapeur et chaleur humaine ne font alors qu’un et envahissent le dôme dont les colonnes se confondent avec différentes lumières tamisées. Des seaux de plage rappelant l’enfance remplis de cocktails en tous genres jonchent le sol en mosaïque tout autour du bain central.

Rudas, lieu de l’anachronisme festif

A l’autre extrémité de l’édifice se trouve la grande piscine, avec un plafond de plus de 10 metres de haut et un étage d’où l’on peut observer une jeunesse survoltée jouant puérilement avec ballons et boudins en plastique. Grand contraste avec le calme qui règne habituellement dans l’endroit : la musique est sauvage, un mix de techno et de basses à outrance, et des images qui sont sans cesse projetées tout autour, au rythme infernal imposé par les Djs qui se succèdent. Des lasers viennent aussi traverser de long en large ce lieu mythique, ainsi que la foule en pleine euphorie. Lieu mythique, oui, mais peut etre pas autant que la situation elle-même, finalement.

Quand la « Sparty » tourne à l’orgie

A la grande époque où cette fête réunissait les aficionados presqu’exclusivement hongrois, filles et garcons en tenue de bain dansaient effectivement de facon hystérique, mais paradoxalement, on ne croisait ni les ivrognes vomissant, ni les obsédés agressifs qui courent quelquefois les discothèques à éviter de la capitale. Seule une énergie positive se dégageait de tout cela, et l’on s’imprègnait de la folie douce d’une rencontre entre le 21ème et le 16ème siecle, dans une nuit à la fois extrême et paisible.

Aujourd’hui, le décor n’a pas changé, mais le public, lui, s’est littéralement métamorphosé : étudiants Erasmus et touristes trentenaires se montent mutuellement la tête pour reluquer vulgairement le peu de filles qui osent s’aventurer dans les vestiaires. Les vestiaires justement, où l’on entend, bon gré mal gré, des réflexions désobligeantes en français, en espagnol, en anglais et en italien principalement… Quant aux mains baladeuses dans la grande piscine, n’en parlons pas ! Cependant, les étrangères semblent souvent se satisfaire elles-aussi du sort que les nombreux mâles présents leur réservent. En effet, il n’est plus rare de voir des couples d’un soir s’adonner à des ébats le long de la dite piscine. Libre aux voyeurs lubriques de ce spectacle si peu intime de se rincer l’oeil…

Il convient enfin de mentionner que Cinetrip Sparty est une soirée qui n’est plus à la portée de toutes les bourses hongroises, l’entrée ayant augmenté de 2000 HUF (soit 40%) en deux ans : les préventes étaient à 7000HUF à Merlin cette semaine, et la place est à 8000 sur place…

Plus de détails sur le site de cinetrip

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3 Comments
  1. 7 000 Ft ? C’est de pire en pire décidément. Baisodrome quand tu nous tiens… Dommage, le concept et l’endroit sont à l’origine uniques dans leur genre…

  2. Ironie.
    Tout le monde devrait être content pourtant, ça satisfait les libertaires et les ultra-libéraux. Quand les opposés se rejoingnent… Le vrai devient un moment du faux.
    Même pas plouf.

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