C’est ainsi que les Hongrois célébraient le 20 août

Il s’agit de l’une des plus anciennes fêtes hongroises. Depuis 1083, le 20 août célèbre saint Étienne, premier roi de Hongrie et fondateur de l’État. Retour sur 80 ans de festivités grâce au fonds photographique Fortepan.

Article publié le 20 août 2018 dans Magyar Hang sous le titre « Így ünnepeltük augusztus 20-át az elmúlt nyolcvan évben ». Traduit du hongrois par Ludovic Lepeltier-Kutasi.

Le 20 août, jour de la commémoration de la fondation de l’État, est l’une des plus anciennes fêtes hongroises. C’est le roi Louis Ier qui en fixa la date, en décalant de cinq jours le choix initial du roi Étienne Ier, qui avait retenu le jour de l’Assomption. Le 20 août correspond en fait au jour de la reconnaissance d’Étienne en « saint » par l’Église romaine en 1083. Cette fête nationale a ainsi été perpétuée en hommage au fondateur de l’État hongrois.

A partir du règne de Louis Ier le Grand, le 20 août est avant tout une fête religieuse. C’est l’impératrice autrichienne Marie-Thérèse qui en fait une fête nationale et instaure à Buda la procession des reliques momifiées de la main de saint Étienne, la sainte Dextre.

La fête est interdite après la répression de la guerre d’indépendance de 1848 par les troupes impériales, et n’est restaurée qu’en 1860. Entre les deux Guerres mondiales, la célébration de la Hongrie de saint Étienne est également l’occasion de commémorer la partition du pays après le traité de Trianon (1920). Après 1945, le 20 août est réduit à une fête religieuse puis est adapté aux cérémonials du régime communiste en tant que fête du pain nouveau, puis fête de la nouvelle constitution. La date recouvre sa dimension originelle après la transition démocratique, au point d’être élevée officiellement en 1991 au niveau de fête d’État par le Parlement.

Retour ci-dessous sur 80 années de célébrations en photos grâce au fonds Fortepan. 

1938 : le feu d’artifice commémore le traité de Trianon, en proposant des motifs reprenant la silhouette de l’ancienne Hongrie médiévale.
En 1939, procession de la sainte Dextre sur Szent György tér, à proximité du palais de Buda.
Photographie prise en 1950, dans la cour de l’usine d’huile Hutter és Lever Rt. à Rákospalota. Sur l’affiche : « Les fruits de la course au travail socialiste : le jour du pain nouveau ».
Ouverture des célébrations au Népstadion (« stade populaire ») en 1953. L’équipe du Budapesti Honvéd, dans laquelle joue Ferenc Puskás, bat le FK Spartak Moscou 3-2.
Le 20 août 1954, taraudage du métal à Sztálinváros (aujourd’hui Dunaújváros).
Meeting aérien à l’aéroport de Budaörs (1955).
Feu d’artifice en 1958.
En 1960, parade fluviale sur le Danube, au niveau du Széchenyi rakpart.
En 1970, dans la tribune de la période fluviale, on peut repérer Lajos Czinege, ministre de la défense, et Pál Losonczi, chef du conseil présidentiel.
La parade fluviale vue côté public, en 1976.
Feu d’artifice en 1978, avec le Erzsébet-híd en premier plan.
Devant le Parlement, célébration de la constitution socialiste (1981).
Sur Kossuth Lajos tér en 1988.
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