Polluée par une mine de fer, la rivière Slaná a viré à l’orange en Slovaquie. La pollution devrait atteindre prochainement le Sajó (son nom hongrois) plus en aval en Hongrie.

Une catastrophe écologique a débuté au mois de février et prend de l’ampleur. La rivière Slaná a viré au rouge/orange en Slovaquie. La cause : le déversement d’eau souterraine d’une mine de fer qui avait été exploitée jusqu’en 2008 à Nižná Slaná, explique la société minière Rudne Bane. La couleur rouge/orange de l’eau est due à un niveau élevé de fer, a dit son directeur, Peter Zitnan, à Reuters.
Le ministère slovaque de l’environnement a déclaré que les contrôles effectués juste en amont de la frontière hongroise ont montré que les niveaux de matières ou d’éléments potentiellement dangereux ne dépassaient pas les niveaux acceptés.
Mais le ministère slovaque de l’économie a demandé au ministère des finances de débloquer 200 000 euros pour traiter la situation, ajoutant que la société minière « n’est pas responsable d’une situation qui couve depuis 10 ans ».
Le Sajó pas épargné
Dans la section hongroise, en aval, la pollution est plus diluée et moins visible sur le Sajó (son nom hongrois), mais le cours d’eau a viré au brun ponctuellement.
La Direction générale de la gestion de l’eau, qui effectue des mesures régulières à trois endroits le long de la rivière (à Sajópüspöki, Miskolc et Muhi), assure que les niveaux de matières toxiques sont inférieurs aux limites acceptables et que la qualité de l’eau n’a pas été altérée par le déversement de fer en Slovaquie.
Pourtant, de part et d’autre de la frontière, des riverains se désespèrent de ramasser d’importantes quantités de poissons morts le long de ses berges.
Le secrétaire d’État Balázs Orbán a déclaré devant le parlement, la semaine dernière, que l’eau polluée de la mine de fer de Nižná Slaná qui s’est déversée « a provoqué une grave catastrophe écologique sur la partie slovaque de la rivière ».
Dans une lettre ouverte, la députée européenne Momentum Anna Donáth a exhorté les gouvernements slovaque et hongrois, « qui sont jusqu’à présent restés les bras croisés et ont regardé la catastrophe écologique se dérouler », à prendre des mesures immédiates.