Incidents à répétition, freins qui prennent feu, interruptions inopinées du trafic : la ligne 3 du métro de Budapest n’en finit pas de défrayer la chronique. Depuis plusieurs mois, la question de sa rénovation provoque une guerre des nerfs entre le maire de la ville et le gouvernement.
La circulation du métro 3 a été suspendue mardi dernier, en raison de la fumée qui s’échappait d’un wagon au niveau de la station Deák Ferenc tér. Si le trafic a repris rapidement, cet incident s’inscrit dans la longue série des tracas qui perturbent régulièrement depuis plusieurs années le voyage de ses dizaines de milliers d’usagers quotidiens. Si ces derniers « ne sont pas en danger » selon les mots du maire de Budapest István Tarlós, il existe de sérieux risques pour que les prochains contrôles techniques conduisent la régie des transports BKV à interrompre brutalement l’exploitation commerciale de la ligne. « S’il faut attendre que le trafic soit suspendu de façon impromptue pour commencer les travaux, ce sera un scandale politique », a-t-il notamment prédit.
La question de la rénovation du métro 3 est un serpent de mer qui empoisonne les relations entre István Tarlós et le gouvernement, pourtant de la même couleur politique que lui. En novembre dernier, l’édile de Budapest avait notamment échangé des amabilités avec János Lázár, numéro deux de l’exécutif, autour du budget octroyé par l’État à la capitale hongroise pour procéder aux travaux de remise en état des rails et des rames. Le ministre avait notamment menacé le maire de Budapest « de faire attention à sa carrière » suite à des accusations formulées de façon à peine voilée par István Tarlós de détournement de l’argent alloué par l’État aux transports métropolitains.
L’explosion des coûts serait liée selon lui au « cartel des entreprises répondant aux appels d’offre, car les chiffrages des travaux sont bizarrement uniformément élevés ». István Tarlós aimerait que l’exécutif prenne ses responsabilités en aidant davantage ou, au contraire, en cessant complètement de s’immiscer dans les transports publics de Budapest.
Le Parti socialiste hongrois (MSzP) a appelé aujourd’hui à « cesser le jeu de ping-pong » entre le gouvernement et la municipalité de Budapest, tous les deux dominés par le Fidesz. La fédération MSzP de la capitale a même appelé les Budapestois à une grande manifestation le 20 janvier prochain devant la gare Nyugati avec pour mot d’ordre « le métro n’est pas un jouet ».