BMW va construire une usine à un milliard d’euros en Hongrie

Après quatorze mois de négociations, le constructeur automobile allemand a choisi la région de Debrecen, dans l’est de la Hongrie, pour implanter sa nouvelle usine. Un investissement majeur qui créera 1 000 emplois, 1 000 kilomètres à l’est de son siège munichois.

Péter Szijjártó, le jeune ministre hongrois des Affaires étrangères et du Commerce pouvait avoir le sourire. Mardi, il a eu le plaisir d’annoncer, lors d’une conférence de presse, que le constructeur automobile allemand BMW avait finalement choisi Debrecen, la seconde ville hongroise, dans l’est du pays, pour implanter une usine de production.

Cette usine, d’un coût de plus d’un milliard d’euros, sera implantée sur un terrain de 400 hectares dans la périphérie de Debrecen et aura une capacité de production de 150 000 véhicules par an. BMW a fait savoir qu’il s’agira de véhicules conventionnels et électriques, mais n’a pas précisé de quel modèle.

Pour la Hongrie et encore plus pour la ville de Debrecen, il s’agit d’une nouvelle réjouissante car cela signifie la création de mille emplois. Le recrutement doit débuter dès le début de l’année prochaine, a précisé Péter Szijjártó. Debrecen a été choisie aux dépens de Miskolc (nord-est) en raison de son aéroport international.

Un analyste financier cité par Reuters, Péter Virovácz, se montre toutefois moins enthousiaste, estimant que cet investissement massif va rendre la Hongrie encore plus dépendante qu’elle ne l’est déjà à la santé de l’industrie automobile. Avec Audi présente à Győr (ouest) et Mercedes à Kecskemét (centre), le pays réalise déjà un tiers de ses exportations grâce à ce secteur.

Faibles taxes, bas salaires et flexibilité des employés

BMW n’a pas confirmé l’hypothèse selon laquelle sa décision de construire une usine dans l’Union européenne est liée aux fortes tensions commerciales mondiales, le président américain Donald Trump menaçant par exemple de taxer plus lourdement les importations d’automobiles.

Le ministre hongrois a expliqué pour sa part que le choix de Debrecen, arrêté après quatorze mois de négociations, est lié aux taxes peu élevées sur les entreprises en Hongrie, à la réglementation très souple du travail, et à la bonne formation des ouvriers et des ingénieurs hongrois.

Avec son impôt sur les sociétés le plus faible de l’Union européenne, des salaires parmi les moins élevés et un code du travail très favorable aux employeurs, permettant une grande flexibilité des heures de travail, la Hongrie et son gouvernement a la cote auprès des industriels allemands. Peu après son arrivée au pouvoir, en 2010, Viktor Orban annonçait un investissement record de 900 millions d’euros d’Audi.

A la fin de l’année 2016, des ouvriers de l’usine Mercedes à Kecskemét sont entrés en conflit avec leur direction, réclamant de meilleurs salaires. L’été dernier, les employés de l’usine Volkswagen de Bratislava, dans la Slovaquie voisine, ont quant à eux réussi à décrocher une importante hausse de leurs salaires après avoir mené une grève inédite dans la région.

C’est donc de cela que parlaient ensemble Merkel et Orbán ?, ont réagi en substance, amers, des opposants du gouvernement hongrois, qui espéraient de la chancelière allemande qu’elle réagisse contre la politique agressive de Viktor Orbán à leur égard. A leurs yeux, elle est la seule capable d’influencer le cours des choses en Hongrie, l’Allemagne étant de loin le principal partenaire économique de la Hongrie. 

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