Avec son projet de nouvelle usine, Volvo suscite la convoitise en Europe centrale

Le constructeur automobile suédois Volvo a annoncé son intention de construire une troisième usine en Europe d’ici le milieu de la décennie. En Slovaquie, où l’industrie automobile est reine, on lorgne déjà sur ce méga-investissement. 

Il y a trois ans, c’est la Hongrie qui avait décroché le pompon avec l’implantation d’une usine de BMW dans la région de Debrecen, aux dépens de la Slovaquie qui espérait bien obtenir cet investissement d’un milliard d’euros.

Avec la future usine de batteries Volkswagen, un investissement représentant deux milliards d’euros et plus de deux mille employés, ce projet de Volvo est l’investissement le plus important pour lequel la région d’Europe centrale pourrait se battre dans un avenir proche, écrit le supplément économique du journal Denník N.

En effet, le constructeur automobile suédois, détenu par la société chinoise Geely Holding, veut construire une troisième usine en Europe d’ici le milieu de la décennie, pour atteindre son objectif de produire 1,2 million de véhicules par an contre 800 000 aujourd’hui. La nouvelle a été annoncé dimanche dans le magazine allemand Automobilwoche par le directeur financier de Volvo, Bjorn Annwall.

La Slovaquie très intéressée

Toutefois, ce dernier n’a pas donné la moindre indication quant à la localisation future de cette usine, qui sera dédiée à la production de véhicules électriques. Cela n’empêche pas la Slovaquie de se voir accueillir cette troisième usine Volvo, après celle en Suède et en Belgique.

Le ministre slovaque de l’Économie, Richard Sulík, n’a pas souhaité commenter, mais le chef de la commission économique parlementaire, Peter Kremský, n’a pas dissimulé son intérêt : « La Slovaquie accueillerait également favorablement l’investissement de Volvo », a-t-il déclaré.

Selon lui, il est fort probable que Volvo dirige sa nouvelle usine vers la région d’Europe centrale, du fait que le constructeur est déjà présent en Europe du Nord et de l’Ouest. Il cite également au rang des atouts slovaques les salaires compétitifs des employés qualifiés et les bonnes connexions de transport avec l’ouest du continent et avec la Chine.  

« L’usine automobile a toujours un effet multiplicateur élevé. Elle démultiplie son investissement initial avec des fournisseurs et des sociétés de logistique, ce qui multiplie le nombre d’emplois créés, la valeur ajoutée et les bénéfices pour la région », a ajouté Peter Kremský.

La Slovaquie possède déjà la production de voitures particulières la plus concentrée au monde, avec quatre constructeurs automobiles présents dans l’agglomération de Bratislava, Trnava, Žilina et Nitra. « Idéalement, un autre constructeur automobile s’implanterai dans l’est de la Slovaquie, autour de Košice. Mais l’on peut également trouver un terrain propice dans le sud de la Slovaquie centrale autour de Lučenec et Rimavská Sobota. Peut-être entre Zvolen et Banská Bystrica », s’emballe Kremský.

La Slovaquie a produit un volume record d’1,1 million de véhicules en 2019, avant une baisse à 985 000 pièces en raison de la pandémie et elle devrait tomber à 890 000 cette année en raison de la pénurie de puces électroniques.

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