Le ministre autrichien de la Défense Hans Peter Doskozil s’est rendu vendredi sur la frontière Schengen entre la Hongrie et la Serbie pour saluer les soldats autrichiens et soutenir les autorités hongroises. Dimanche, 1 200 policiers hongrois ont prêté serment à Budapest.
Hans Peter Doskozil, ministre issu Parti social-démocrate d’Autriche (SPÖ), a estimé que la construction de la clôture hongroise pour bloquer la progression des migrants vers l’Europe du Nord et de l’Ouest était une « bonne étape » dans la sécurisation des frontières de la zone Schengen. Il a également déclaré que le dispositif frontalier hongrois devait être maintenu, la route des Balkans n’étant pas complètement fermée.
Déposé en hélicoptère, le ministre autrichien est allé saluer le travail de la cinquantaine soldats autrichiens stationnées à Hódmezővásárhely, à côté de Szeged. Depuis le mois de novembre 2016, le troisième bataillon envoyé par l’Autriche prend en charge des opérations de réhabilitation des infrastructures routières dans la région frontalière et effectue des tâches d’appui logistique aux autorités hongroises.
L’Agence de Presse autrichienne APA (Austria Presse Agentur) rappelle que ce qui est présenté par le ministère de la Défense comme une « opération humanitaire » est contesté par Les Verts (Die Grünen et par le parti La nouvelle Autriche (NEOS).
Comme le ministre hongrois, le ministre autrichien a balayé les questions des journalistes relatives aux accusations de mauvais traitements infligés par la police hongroise à des migrants. « La Convention sur les droits de l’homme s’applique à tous, à la Hongrie et à l’Autriche. Sa violation relève de la compétence des tribunaux », s’est-il contenté de déclarer.
http://hu-lala.org/et-les-autrichiens-arracherent-les-refugies-aux-griffes-des-barbares-hongrois/
Discours martial à Budapest
Dimanche, 1 206 agents de police des frontières ont prêté serment sur la place Héros de Budapest, en présence du Premier ministre Orbán qui a profité de l’occasion pour prononcer un discours et critiquer l’ouverture d’une procédure d’infraction contre la Hongrie qui refuse de mettre en oeuvre le plan européen de relocalisation de demandeurs d’asile. « On ne nous forcera pas à accueillir des personnes dont nous ne connaissons ni l’identité ni les intentions. […] Nous croyons que le futur de l’Europe n’est pas au centre d’un empire mais dans les capitales de Etats-nations européens ».
Viktor Orbán a également vanté la réaction de son gouvernement face à la crise migratoire en 2015, déclarant que « La Hongrie a fait ce que le sens commun et l’histoire dictaient : elle a bloqué l’afflux ». En réalité, plus de la moitié des migrants qui ont transités par la Hongrie en 2015 n’ont pas été contrôlés par les autorités hongroises, à la frontière entre la Hongrie et la Croatie.
