« Arrêtez les migrants ! » exhorte la candidate de l’opposition pour la présidentielle en Pologne

Małgorzata Kidawa-Błońska, principale adversaire du PiS dans la course à l’élection présidentielle, a appelé le gouvernement polonais à « arrêter les migrants » et à « sécuriser ses frontières », en réaction à la décision de la Turquie d’autoriser les réfugiés à se diriger vers l’Union européenne.

Les positions et les discours anti-migrants ne sont pas l’apanage du gouvernement nationaliste et conservateur du Droit et Justice (PiS). Mardi, Małgorzata Kidawa-Błońska, la principale candidate issue de l’opposition, soutenue par la Coalition civique (KO, centre-droit), a surpris en réclamant au PiS des mesures préventives contre l’immigration. « La Pologne doit sécuriser ses frontières et veiller à ce que personne n’entre illégalement dans le pays », a déclaré l’ancienne présidente de la Diète et ancienne porte-parole du gouvernement de la Plateforme civique.

« D’après ce que je sais, nos frontières ne sont pas bien sécurisées, or ce qui se passe en ce moment est très, très dangereux. »

Usant d’une rhétorique anxiogène que l’on a plutôt l’habitude d’entendre de la part de politiciens du PiS, elle a ajouté : « d’après ce que je sais, nos frontières ne sont pas bien sécurisées, or ce qui se passe en ce moment est très, très dangereux. Ces gens sont désespérés et chercheront à se rendre en Europe par tous les moyens ». Sans doute pas dénuée d’arrière-pensées électoralistes, la candidate à la présidentielle qui se déroulera au mois de mai a appelé à soutenir l’Italie et la Grèce dans leurs efforts pour stopper les migrants. Selon elle, « la Turquie et Poutine (…) ont cessé de protéger [l’Europe] de l’afflux de migrants ».

Cette sortie étonne d’autant plus que Małgorzata Kidawa-Błońska avait prônée par le passé – et jusque deux jours plus tôt – une politique d’ouverture, rappelle le site Notes from Poland. Elle avait pris le contrepied du PiS en se prononçant pour l’acceptation des quotas de relocalisation des demandeurs d’asile mis en place par la Commission européenne et qui assignait 7 000 personnes à la Pologne. « Les 7 000 réfugiés, principalement des femmes et des enfants, ne constitueront pas un danger pour un pays aussi vaste et stable que la Pologne. Leur refuser de l’aide est honteux ». Son parti la Plateforme civique était toutefois divisé sur la question des quotas, rejetés notamment par son chef, Grzegorz Schetyna.

Le week-end dernier, elle avait aussi critiqué l’exploitation par le pouvoir de la thématique de l’immigration, qu’elle a qualifiée de « problème inexistant ». Ses propos ont été repris en boucle par les médias publics, au moment où arrivaient des images spectaculaires et dramatiques en provenance de la frontière turco-grecque où se massent des milliers d’exilés dans l’espoir de se réfugier dans l’Union européenne. De quoi plomber une campagne électorale…

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