Au sixième jour de la grève, les négociations ont enfin abouti entre le syndicat indépendant Audi Hungária et la direction de l’usine. Les salariés ont obtenu une augmentation salariale de 18 % pour cette année. Une victoire syndicale historique en Hongrie.
C’est une victoire majeure remportée par le syndicat Audi Hungária Független Szakszervezet (AHFSZ). Mercredi en fin d’après-midi, le syndicat a pu annoncer les bonnes nouvelles sur sa page facebook. La direction concède à ses salariés : une augmentation des salaires de 18 %, et d’au moins 75 000 huf mensuels (240 euros) ; 400 000 huf en nature par an en 2019 et 2020 (1 250 euros) ; 6 000 huf mensuel en bonus d’ancienneté après la 5ème année, puis 1 500 huf de plus par année supplémentaire ; Un week-end de congé par mois garanti.
Les négociations salariales débutées au mois de septembre 2018 portaient sur la proposition initiale de l’entreprise d’une hausse de 10 % des salaires pour 2019, puis encore de 10 % en 2020. Les travailleurs à Győr ont mis en place un comité de grève le 14 janvier, puis ont débrayé deux heures le 18 janvier, avant d’entamer une grève de 168 heures (une semaine) le 24 janvier, reconductible si leurs revendications n’étaient pas satisfaites.
Les dirigeants syndicaux s’appuyaient sur le fait que les salariés hongrois du constructeur automobile Audi sont lésés par rapport à leurs collègues des pays voisins. Les employés d’Audi seraient, selon eux, payés 25 % de plus en Slovaquie, 28 % de plus en République tchèque et 39 % de plus en Pologne.
Dans un contexte social agité en raison de l’entrée en vigueur au 1er janvier d’une loi sur les heures supplémentaires très décriée par les syndicats, et de revendications salariales de la part de nombreuses corporations, la grève était scrutée dans tout le pays. Audi Hungária à Győr, dans la partie occidentale du pays, est en effet l’un des sites industriels les plus importants du pays, avec plus de 13 000 employés.
Cette victoire des salariés s’explique par le fait que 9 000 d’entre eux sont membres de l’AHFSZ, alors qu’au niveau national, seuls 9 % des salariés hongrois sont syndiqués. De plus, ils ont pu compter sur le soutien et l’aide technique et financière de leurs collègues allemands d’IG Metall, le plus grand syndicat européen.
La grève menée en Hongrie avait commencé à impacter toute la chaîne de production d’Audi. La production de l’usine centrale Audi à Ingolstadt avait dû stopper en début de semaine en raison de l’arrêt de l’approvisionnement des moteurs produits à Győr, selon le quotidien économique allemand « Handelsblatt ».
Les négociations salariales échouent, la grève se poursuit chez Audi Hongrie