Le sommet du groupe de Visegrád qui devait se tenir en ce début de semaine à Jérusalem a été annulé après une nouvelle brouille entre la Pologne et Israël au sujet de l’Holocauste. Les dirigeants de Hongrie, de Tchéquie et de Slovaquie maintiennent toutefois leur voyage en Israël pour rencontrer Benyamin Nétanyahou.
Après discussions avec le Premier ministre Mateusz Morawiecki, les dirigeants des pays du groupe Visegrád ont décidé d’annuler le sommet qui devait se tenir ce lundi et mardi à Jérusalem, à l’invitation du Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, selon le quotidien polonais « Rzeczpospolita ». Le Hongrois Viktor Orbán, le slovaque Peter Pellegrini et le Tchèque Andrej Babiš ont toutefois maintenu leur déplacement pour sauver ce qui peut l’être, c’est à dire des discussions bilatérales avec Israël.
Une brouille diplomatique entre la Pologne et Israël a eu raison du sommet. Dans un premier temps, le Premier ministre polonais a décidé d’annuler son voyage mais d’envoyer à sa place son ministre des Affaires étrangères, Jacek Czaputowicz, après une déclaration de Benyamin Nétanyahou incriminant « Des Polonais », ou « Les Polonais », pour leur rôle dans la Shoah. On ne sait pas avec précision ce que Benyamin Nétanyahou à dit. Selon le « Jerusalem Post », que « Les Polonais ont aidé les Allemands a tué des Juifs pendant l’Holocauste ». Selon « Haaretz », que « Les Polonais ont collaboré avec les Nazis et je ne connais personne qui puisse être poursuivi pour affirmer cela ».
La partie polonaise a par la suite décidé d’annuler purement et simplement sa participation après une nouvelle déclaration incendiaire, cette fois du ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz qui a cité l’ancien Premier ministre Yitzhak Shamir : « Les Polonais ont été biberonnés par leur mère à l’antisémitisme ». Dans ces conditions, il n’était plus question pour la Pologne d’envoyer un quelconque représentant en Israël. Le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki n’a pas tardé à réagir, qualifiant les propos de Katz de « racistes et inacceptables » et promettant de « lutter pour la vérité historique et défendre l’honneur des Polonais ».
Une preuve de plus s’il en était besoin que l’histoire de l’Holocauste perpétré en bonne partie sur le territoire de la Pologne pendant la seconde Guerre mondiale continue d’empoisonner les relations entre les deux pays. En bien mauvaise posture à l’approche d’élections législatives au printemps, Benyamin Nétanyahou a été fortement critiqué en Israël pour sa politique étrangère, accusé de frayer avec des dirigeants révisionnistes. Concrètement, il lui a été reproché d’avoir trop rapidement enterré la hache de guerre avec la Pologne lorsque celle-ci s’est dotée d’une loi mémorielle criminalisant le fait d’associer la nation polonaise avec la Shoah.
Comprendre le rapprochement entre le groupe de Visegrád et Israël