L’homme syro-chypriote condamné initialement à dix années de prison en Hongrie pour avoir pris part à une émeute lors de la crise des réfugiés en 2015 a pu rentrer chez lui. Il veut saisir la Cour suprême hongroise pour « blanchir » son nom.
Jusqu’au bout, il a été considéré comme un « terroriste » par la justice hongroise, et brandi en tant que tel par le gouvernement Fidesz et ses médias. « Ahmed H., le terroriste, a été expulsé », titrait par exemple samedi le journal pro-Fidesz Magyar Nemzet.
En 2016, Ahmed Hamed avait été condamné par le tribunal de Szeged à dix années de détention, reconnu coupable « d’actes de terrorisme ». Lors de son procès, l’accusation n’avait pourtant retenu contre lui que l’utilisation d’un mégaphone et trois jets de projectiles en direction des forces de police hongroise, qui s’interposaient face à quelques centaines de migrants le 16 septembre 2015 à Röszke, à la frontière serbo-hongroise.
Sa peine avait ensuite été réduite à sept ans puis à cinq, et Ahmed Hamed avait été libéré au deux-tiers de celle-ci, au début de l’année. Il lui a fallu encore attendre de longs mois avant de pouvoir être extradé vers son pays de résidence, Chypre, où il a pu rejoindre sa famille en fin de semaine dernière.
Mais le feuilleton n’est peut-être pas terminé. « Je veux saisir la Cour suprême hongroise et si nécessaire, j’irai jusqu’à la CEDH afin d’être blanchi », a-t-il déclaré à l’AFP. Pendant son procès et sa détention, il a reçu le soutien d’Amnesty International, qui a dénoncé la politique ultra-répressive du gouvernement hongrois contre l’immigration et le traitement réservé à un « terroriste » décidément bien utile…
Le Courrier d’Europe centrale a consacré de nombreux articles à cette affaire symptomatique de la politique anti-migrants menée par le Fidesz depuis 2015. Vous pouvez les retrouver ici et là.
Au-delà d’Ahmed H., battons-nous pour une justice indépendante en Hongrie