En Slovaquie, les protestataires continuent de faire pression sur le nouveau gouvernement pour qu’il mène des enquêtes indépendantes sur le meurtre de Ján Kuciak et Martina Kušnírová et sur les affaires de corruption révélées par le journaliste. Le 5 avril sera une nouvelle journée de rassemblements dans tout le pays.

Depuis le double assassinat du jeune couple à la fin du mois de février, le mouvement « Pour une Slovaquie intègre » a fait tomber le directeur de la sécurité nationale, le ministre de l’Intérieur Robert Kaliňák et le Premier ministre Robert Fico. Il réclame aujourd’hui au nouveau ministre de l’Intérieur, Tomáš Drucker, la tête du chef de la police, Tibor Gašpar.
« Si M. Drucker veut vraiment que le peuple croie à l’indépendance de l’enquête sur l’assassinat de Ján (Kuciak) et Martina (Kušnírová), ainsi que sur les affaires révélées par Ján, qu’il révoque M. Gašpar, mette en place des changements systémiques dans la police et dépolitise la direction de la police. Ce sont les premières mesures inévitables pour que le peuple ait confiance en lui », ont déclaré les organisateurs du mouvement, dans une vidéo mise en ligne mercredi.
« Pour une Slovaquie intègre » prévoit donc une nouvelle mobilisation pour presser les autorités, jeudi 5 avril, dans la capitale Bratislava et de nombreuses autres villes du pays. Le mouvement a toutefois renoncé à demander la tenue de nouvelles élections parlementaires, ce qu’on toutefois réclamé des citoyens vendredi dernier lors d’une manifestation organisée par des étudiants.
Un nouveau gouvernement conduit par Peter Pellegrini a été formé en début de semaine, mais comportant seulement deux nouveaux membres, il n’a pas convaincu les manifestants de sa capacité à rendre justice au jeune couple assassiné, ni à traquer la corruption dans les hautes sphères du pouvoir. L’image de une de l’hebdomadaire économique TREND illustre le sentiment très partagé selon lequel le nouveau chef du gouvernement Peter Pellegrini est un homme de paille du dirigeant déchu Robert Fico.