Balaton Sound: vraiment moins hongrois?

La saison des festivals se poursuit en Hongrie avec le départ ce soir, de la 4ème édition du très attendu Balaton Sound à Zamardi pour 4 jours de folie. Profitant de son cadre « ibizaesque » – le festival est situé sur l’une des plus belles plages du lac Balaton – le « Sound » a acquis une popularité qui dépasse maintenant très largement les frontières de la Hongrie. Cette année, avec une capacité d’accueil plus importante, et malgré des prix toujours un peu plus élevés, le « plus sexy des festivals hongrois » devrait, à l’instar du Sziget, accueillir encore davantage de festivaliers débarqués tout droit d’Europe de l’Ouest.

De plus en plus cher…

En augmentant leur camping de 1000 places supplémentaires et en menant une campagne publicitaire considérable à l’étranger, les organisateurs du Balaton Sound (la compagnie Sziget) ont clairement snobé une bonne partie de leur clientèle magyare traditionnelle au profit de festivaliers ouest-européens, en quête de sensations nouvelles et davantage à même de payer les prix proposés.

135 euros pour les 4 jours plus 5 euros de camping : de quoi effrayer de nombreux jeunes hongrois, qui d’ailleurs ne manquent pas de s’en plaindre, depuis quelques mois, dans les nombreux forums internet destinés au festival.

Lorsque les américains de Pink Martini, invités surprises du « Sound » 2010 entonneront leur tube « je ne veux pas travailler » dimanche après-midi sur la scène Heineken, les festivaliers hongrois, qui ont trimé toute l’année pour se payer le fameux pass de 4 jours, devraient saisir toute l’ironie de la situation. Pour se rendre à leur festival préféré, les Hongrois doivent maintenant « beaucoup travailler » durant l’année. Bien que cela ne risque pas de changer pour les prochaines éditions, il semble que la grande partie des préventes se sont faites parmi les locaux.

Une programmation assez classique

La programmation musicale du « Sound » reste fidèle à elle-même : Des grands noms, Chemicals Brothers, Pet Shop Boys, Jamiroquai, Paul Van Duk ou Tricky pour ne citer qu’eux ;   la fine fleur des DJs hongrois comme Kollektiva ou encore Palotai ;  et quelques « déjà-vus » comme la présence pour la troisième année consécutive du français David Guetta, qui ne se lasse décidément pas de faire son set sur la « strand » de Zamardi.  A noter : la venue exceptionnelle des rois du mash-up, 2manydjs, qui avaient mis le feu dans le bâtiment historique de Magyar Televizio à Budapest en novembre dernier.

La finale de la coupe du monde ou 2many Djs, il faut choisir

En cette année de coupe du monde de football, le festival n’aura pas même pas à subir la concurrence de la finale du petit ballon rond qui se jouera dimanche soir. Les organisateurs ont tout prévu, ou presque. L’alléchante affiche Pays-Bas – Espagne sera retransmise, sur écran géant, au milieu du festival. Une grande idée, si LA tête d’affiche du festival, 2many Djs, n’était pas programmée exactement à la même heure.

Exit VS Balaton Sound

Le « Sound » pourrait toutefois pâtir de la tenue, au même moment, du festival Exit à Novi Sad en Serbie. Moins cher, avec une programmation musicale alléchante, notamment pour la soirée du dimanche soir, Exit pourrait attirer, cette année, les plus gros férus de la musique Electro et faire un peu d’ombre au Balaton Sound. Les organisateurs du « petit frère de Sziget » ne pouvaient décidément pas tout prévoir.

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Nicolas Gidaszewski

Cofondateur de Hulala et ancien membre de la rédaction

2 Comments
  1. Voilà de nombreux articles où il n’y a pas, ou très peu de commentaires.
    Il n’y aurait donc que le Trianon qui attire l’intérêt des hongrois?!…

    Si les jeunes hongrois, comme peut être tous les jeunes des « anciens pays de l’Est », sont friands de festivals de musique, il faudrait peut être programmer des artistes de l’Est, pendant une semaine. Tout en continuant de faire du fric avec des affiches internationales. Fric, dont la Hongrie a tout de même grand besoin.
    Pourquoi pas un Sziget international puis, la semaine suivante, un Sziget moins coûteux et plus convivial.

    Pourquoi pas un Sziget, chaque WE, tout l’été, avant le « Grand Sziget » d’une semaine.

    Pour les campings naturistes, c’est tout à fait la même chose. 7000 forints la nuitée, pour un couple, c’est hors de portée pour la plupart des bourses Hongroises. Et pas de campings municipaux, même textiles, aux tarifs « dérisoires », comme en France, où les personnes modestes pouvaient séjourner durant leurs congés payés…depuis 1936.

    …Les Hongrois devraient enfin se tourner vers l’avenir, vers la démocratie…Sinon, après les 2/3 des suffrages pour un Fidesz, quel parti récupérera ces masses d’asservis et d’exclus, dans 4 ans ?!…

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