Les 8 millions d’électeurs hongrois reçoivent ces jours-ci dans leur boite aux lettres la nemzeti konzultáció 2017 par laquelle le gouvernement souverainiste cherche l’appui de la population contre ce qu’il présente comme des ingérences de l’Union européenne.
C’est la troisième fois depuis que les chrétiens-conservateurs (Fidesz-KDNP) sont au pouvoir que les Hongrois sont consultés de cette façon. La première, c’était en 2011 alors que le Fidesz-KDNP rédigeait la nouvelle Constitution de la Hongrie sans le soutien d’aucun autre parti politique. La seconde, c’était le questionnaire sur «l’immigration clandestine et le terrorisme» en 2015. De nombreux universitaires issus des sciences sociales avaient alors dénoncé un questionnaire « biaisé » dans une lettre ouverte.
Dans cette nouvelle consultation, il est à nouveau question d’immigration. Mais le gouvernement chercher aussi cette fois à mobiliser contre les ONG, traitées sur le même plan que les passeurs, accusées d’encourager l’immigration clandestine. Une loi est d’ailleurs en préparation pour faire la transparence sur les finances des ONG, comme le présente le gouvernement.
Cette nouvelle consultation ne laisse pas de place à la nuance : à chacune des six questions, le citoyen n’a le choix qu’entre deux réponses. La formulation des questions appelle systématiquement à la réponse A.
Voici le questionnaire intitulé Állítsuk meg brüsszelt (stoppons Bruxelles !) :
Bruxelles envisage de prendre une mesure dangereuse. Elle veut forcer l’abolition de la réduction des tarifs des services publics (eau, gaz et électricité). Que pensez-vous que la Hongrie devrait faire ?
- (A) Défendre la réduction des prix des services publics. Nous devrions insister sur le fait que le prix des services publics doit être déterminés en Hongrie.
- (B) Nous devrions accepter le plan de Bruxelles et faire confiance aux grandes entreprises pour fixer les prix des services publics.
Ces derniers temps, les attaques terroristes se sont succédées en Europe. Malgré ce fait, Bruxelles veut forcer la Hongrie à autoriser l’entrée d’immigrants clandestins dans le pays. Que pensez-vous que la Hongrie devrait faire ?
- (A) Dans l’intérêt de la sécurité des Hongrois, ces personnes devraient être placées sous surveillance, le temps que les autorités décident de leur sort.
- (B) Permettre aux immigrants illégaux de se déplacer librement en Hongrie.
À l’heure actuelle, il est devenu évident que, en plus des passeurs, certaines organisations internationales encouragent les immigrants illégaux à commettre des actes illégaux. Que pensez-vous que la Hongrie devrait faire ?
- (A) Les activités d’aide à l’immigration illégale telles que la traite des êtres humains et la popularisation de l’immigration clandestine doivent être punies.
- (B) Acceptons qu’il existe des organisations internationales qui, sans aucune conséquence, exhortent le contournement des lois hongroises.
De plus en plus d’organisations soutenues de l’étranger opèrent en Hongrie dans le but d’interférer dans les affaires intérieures de notre pays d’une manière opaque. Ces organisations pourraient mettre en péril notre indépendance. Que pensez-vous que la Hongrie devrait faire ?
- (A) Exiger qu’ils s’enregistrent, révèlent les objectifs de leurs activités et les sources de leurs finances.
- (B) Leur permettre de poursuivre leurs activités risquées sans supervision.
Au cours des dernières années, nous avons réussi à créer des emplois parce que nous avons suivi nos propres stratégies. Mais Bruxelles attaque nos mesures de création d’emplois. Que pensez-vous que la Hongrie devrait faire ?
- (A) Nous, Hongrois, devons continuer à prendre des décisions concernant l’avenir de l’économie hongroise.
- (B) Bruxelles devrait décider de ce qu’il faut faire dans le domaine économique.
La Hongrie s’est engagée à réduire les impôts. Bruxelles attaque la Hongrie à cause de cela. Que pensez-vous que la Hongrie devrait faire?
- (A) Nous devrions insister sur le fait que nous, les Hongrois, décidons des réductions d’impôt.
- (B) Nous devrions accepter que Bruxelles prescrive le niveau des taxes.