Par Swan Min-Tung
A l’heure où tous les regards européens sont tournés vers la Hongrie, ce samedi 9 Avril à Budapest se déroulera depuis Hősök tere une manifestation des syndicats européens organisée par la Confédération Européenne des Syndicats (CES) contre le « Pacte pour l’Euro ». Au même moment, aura lieu à Gödöllö la réunion informelle du Conseil Européen des Affaires Economiques (ECOFIN) visant à élaborer des politiques d’austérité renforcées.

Alors que l’ambiance en Europe est à l’austérité, le Conseil Européen persiste et signe par une réunion informelle le 9 avril à Gödöllő des ministres des finances des Etats Membres et des des gouverneurs des banques centrales des 27. Cette réunion serait en mesure de participer à la réponse au « Pacte pour l’Euro », id est la recherche d’une « coordination renforcée des politiques économiques pour la compétitivité et la convergence ». Une ligne de conduite actuellement objet de nombreux débats, dans le sens où, selon certains, cette vision économique serait promue en oblitérant les réalités sociales et écologiques. De multiples voix s’élèvent contre ce pacte, et la réunion informelle se déroulant en parallèle des manifestations n’est pas là pour calmer les esprits mais, bien au contraire, pour accentuer les politiques d’austérité attendues.
Bien que la Hongrie – à la tête de la présidence tournante de l’Union – se place pour l’instant en dehors de ce pacte par souci de souveraineté, elle ne soutient pas moins officiellement la volonté d’une réelle gouvernance économique à l’échelle européenne. Elle soutient à cet égard les politiques de rigueur, malgré un plan « Széll Kálmán » qui n’a pas encore convaincu de son efficacité future, mais qui devrait par la suite s’accorder plus ou moins avec les objectifs de l’Union.
Les craintes des Syndicats
Afin de crier son « Non » à ce qu’elle désigne comme « des mesures de régressions sociales », la Confédération Européenne (CES) manifestera avec l’aide des six organisations membres hongroises (ASZSZ, ESZT, LIGA, MSZosz, MOsz et SZEF) à Budapest dès le vendredi jusqu’au Samedi.
Grosso modo, ce que les syndicats craignent faces à de telles politiques s’apprécie à l’aune du statut des salariés qui, en plus d’être réduits à de simples variables d’ajustement, seraient invoqués à participer à une compétition de plus en plus forte entre les Etats, tout en subissant des conditions de travail de moindre qualité. De plus, les syndicats dénoncent les « coupes sombres » prévues dans les dépenses publiques. Enfin, ils revendiquent une position détachée des difficultés des banques européennes qui ne devraient pas, selon eux, être placées comme victimes et renflouées à grand coup d’argent public. Pourquoi l’austérité serait imposée aux citoyens et aux Etats, et non la rigueur pour les banques, se questionnent-ils…
Cette manifestation fera suite à de nombreux mouvements s’étant déjà déroulés en Belgique, en Allemagne et même en Angleterre, entres autres. Ils avaient alors connu un relatif succès au vu de l’opacité de l’Union Européenne pour ses propres citoyens. Le succès populaire et médiatique de cette manifestation semble déjà acquis, il faut donc se préparer à une journée mouvementée dans les rues de Budapest.
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En 1929, la crise s’est déclenchée parce que les stocks se sont accumulés par mévente. Pourtant les besoins des américains étaient illimitées à l’époque. Il y avait de l’argent et il y avait des marchandises. Ceux qui avaient l’argent saturaient en produits de consommation. Ceux qui auraient bien consommés n’avaient pas d’argent.
C’est un peu la même chose aujourd’hui. Il y a d’immenses capitaux de part le monde qui amènent des taux d’intérêt très bas pour le loyer de l’argent. Dans le même temps, même comme ça, ceux qui pourraient consommer davantage ne le peuvent quand même pas.
Deux solutions. Une meilleure répartition des fruits du travail. Inciter ceux qui sont très riches à consommer encore plus.
Le problème, c’est que la Hongrie n’est guère concernée. Ce ne sont pas des Hongrois qui sont très riches.
Apparement, la Hongrie n’offre pas non plus les meilleures conditions pour les investissements internationaux. Mais, à force de minimiser les coûts salariaux, on finit par ne plus avoir de demandes suffisantes, et c’est le chien qui se mord la queue.
Pour l’instant, cela arrange les chinois, qui concentrent les industries chez eux, et qui, plus tard, pourront demander les prix qu’ils voudront.