Alors que la vidéo de la campagne de prévention de la police contre les agressions sexuelles provoque l’émoi en Hongrie, le collectif Slutwalk Budapest a organisé la 3ème édition de sa « marche des salopes » dimanche 30 novembre.
Un cortège d’environ 300 personnes est parti de Deak ter à 16h pour se rendre devant le Parlement, avant d’achever son parcours au Ministère de l’Intérieur. Pas de discours officiel pour cette marche, mais juste une poignée d’intervenants, mégaphone à la main, rappelant les raisons de l’événement, sous une pluie persistante et une température frôlant zéro degré.
Le message est clair : Chacun a le droit d’être comme il le souhaite. Rien ne justifie une agression sexuelle et la victime ne peut jamais être tenue pour responsable.
Dans ses revendications, le collectif dénonce le manque de budget alloué aux victimes de violences sexuelles ainsi que le rejet d’une proposition d’amendement des lois sur les médias visant à interdire les discours de haine sexiste par la Commission de Justice. Face à cela, le collectif demande le retrait de la campagne de prevention de la police et la mise en place de programmes efficaces de protection des victimes, mais également l’application des mesures de la convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique ou Convention d’Istanbul (Avril 2011), ratifié en mars dernier par la Hongrie.
Cette action intervient tandis que les Nations-Unies ont lancé, le 25 novembre dernier, une campagne internationale de 16 jours dédiée aux violences faites aux femmes et aux manquements de certains gouvernements dans ce domaine. Tandis qu’en France, l’association des Dé-chaînées lance une enquête sur l’accueil des victimes de violences sexuelles dans les commissariats et par la police nationale, en Hongrie, les lacunes juridiques et l’inaction de la police, ainsi que le manque de lieu de refuge rendent les victimes de violences sexuelles vulnérables et sans recours réel.
Voilà une autre contestation adressée au gouvernement, alors même qu’une nouvelle manifestation est prévue jeudi 4 décembre devant le Parlement pour protester contre la politique du Premier Ministre et contre la corruption.
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