Roumanie : l’extrême droite au cœur du pouvoir

Article de Florin Poenaru publié sur Bilten et traduit par le Courrier des Balkans

En Roumanie, l’extrême droite ne descend pas dans la rue. Les partis sont quasi-inexistants, mais l’idéologie de l’exclusion, en particulier contre les Rroms, est profondément ancrée au sein même du pouvoir. Une sorte de « post-fascisme » latent basé sur le rejet de la philosophie des Lumières.

roumanie - extreme droite

Le succès de l’extrême droite aux dernières élections européennes a fait beaucoup de bruit. Une inquiétude justifiée : elle a remporté un succès sans précédent en Angleterre, en France ou au Danemark. En Roumanie, au contraire, l’establishment et les médias se flattent de l’absence manifeste de ce genre de partis, feignant d’ignorer que l’extrême droite roumaine est la mieux infiltrée au sein même du pouvoir.

L’absence de partis d’extrême droite organisés ne signifie pas que l’extrême droite elle-même est absente. Il s’agit d’un phénomène un peu plus compliqué : le courant politique dominant en Roumanie a adopté le langage et l’idéologie de l’extrême droite qui, de facto, constitue le noyau central de la politique du pays.

La différence entre l’extrême droite à l’Est et à l’Ouest : l’objet de leur haine. Là-bas le migrant. Ici, le Rrom.

Le Président Traian Băsescu, par une série de remarques violentes envers les femmes, les Rroms et les pauvres, s’inscrit dans la droite ligne du maréchal Ion Antonescu, le conducător célèbre pour sa légalisation de la déportation et de l’assassinat des Juifs et des Rroms. Il n’y a aucune différence entre l’attitude présidentielle et celles que l’on attribue habituellement à l’extrême droite. De même, plusieurs politiques roumains, dont deux ministres des Affaires étrangères, ont proposé la déportation et l’enfermement des Rroms. Un peu partout à travers le pays, des maires ont suivi cette recommandation à la lettre : ils ont expulsé des Rroms des centres-villes ou isolé leur communauté en construisant des murs en béton.

Contrairement à la Hongrie voisine, la Roumanie ne compte pas de groupes violents organisés contre les Rroms, mais les dirigeants locaux, toutes orientations politiques confondues, « accomplissent leur devoir » avec le soutien explicite de la majorité de la population.

Le gouvernement, n’ayant de social-démocrate que le nom, participe à ce phénomène : négationnisme, déclarations homophobes en plein conseil des ministres, invocation des valeurs familiales traditionnelles roumaines. Jadis, les sociaux-démocrates tentaient de cacher leurs opinions néolibérales grâce à l’argument de la « troisième voie », entre socialisme et libéralisme. Aujourd’hui, l’agenda est explicitement nationaliste. Leur slogan aux dernières élections, « Fier d’être roumain », était jusque-là l’apanage des conservateurs.

[…]

Pour lire la fin de l’article, rendez-vous sur le Courrier des Balkans !

1 Comment
  1. Attention aux amalgames. A l’ouest ceux qui sont de façon simpliste qualifiés d’extrême droite (classification pratique pour assimiler les nationalistes à des nazis) combattent la politique d’émigration qui a des conséquences fâcheuses pour leur pays mais ils n’ont aucune haine pour les migrants. Ils sont simplement patriotes et souverainistes. Personnellement je les comprends et je comprends aussi les migrants car à leur place j’en ferais surement autant. Les migrants ne sont pas à blâmer, c’est les gouvernants et les mondialistes qui le sont, eux qui favorisent ces afflux de population pour faire disparaître les nations et asservir leurs populations.

    Les « nazis » ça existe et c’est tout autre chose. Le parti ouvertement nazi Svoboda est au pouvoir en Ukraine (côté Kiev) et ils sont les alliés des mondialistes. A noter qu’ils sont aussi soutenus par une partie du clergé. On a vu ainsi un prêtre de l’ouest ukrainien appeler à la croisade en allant à Kiev et à renverser le gouvernement. Il expliquait “C’est dans le but d’empêcher de gouverner les nègres, les sales Russes et les Juifs”.
    (cf cet article : http://www.les-crises.fr/u4-6-le-role-des-pretres-nationalistes/ )

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