Le pasteur Gábor Iványi fait citoyen d’honneur de Budapest

Le pasteur méthodiste harcelé par les autorités a été fait citoyen d’honneur de la ville de Budapest par son maire Gergely Karácsony.

Sur décision du conseil municipal mercredi, le titre de citoyen d’honneur à été remis dimanche à Gábor Iványi lors d’une cérémonie au temple de la Fraternité.

« Il est de notre devoir de nous tenir aux côtés de la communauté évangélique hongroise, j’ai donc participé ce matin au culte dominical de l’Église de la Fraternité », a déclaré le maire de Budapest Gergely Karácsony.

L’œuvre de charité du pasteur, en faveur des sans-abri, se trouve dans le collimateur du gouvernement depuis que celui-ci est devenue une figure morale tutélaire pour les mouvements d’opposition au gouvernement Fidesz.

Gábor Iványi, qui avait été élu deux fois député, de 1990 à 1994 puis de 1998 à 2002, sous les couleurs du parti libéral SZDSZ, participe fréquemment aux manifestations anti-gouvernementales lors desquelles il dénonce la politique du Fidesz en défaveur des pauvres et des démunis et, à plusieurs reprises, il a accolé l’adjectif « fasciste » à la politique de Viktor Orbán.

Au mois de février, l’administration fiscale a infligé à son église de la Fraternité – Magyarországi Evangéliumi Testvérközösség (MET) – une amende de 246 millions de HUF, soit plus de 700 000 euros. Puis au mois de juin, le secrétaire d’État Zoltán Maruzsa a informé Iványi que le ministère des Ressources humaines ne signerait pas de contrat avec les Frères évangéliques hongrois pour la prochaine année scolaire, mettant en péril ses écoles à destination des enfants défavorisés.

Une loi de 2011 avait ôté à la communauté évangélique d’Iványi son statut d’Église reconnue par l’État, la privant de subventions publiques.

Selon le pasteur, Viktor Orbán a lancé une campagne contre son église par vengeance personnelle.

C’est aussi a lecture qu’en fait Gergely Karácsony : « Cette affaire ne concerne rien d’autre que la vengeance personnelle de Viktor Orbán. Elle s’inscrit dans la démocratie chrétienne du Fidesz où l’État essaie de rendre impossible ceux qui travaillent pour la mission la plus noble : soutenir les déchus et les défavorisés. Il donne foi et espoir à ceux qui ont été abandonnés par le gouvernement Orbán. »