Michel Platini s’est rendu dernièrement en Serbie et en Croatie pour évoquer le problème du hooliganisme avec les autorités publiques des deux pays. Le président de l’UEFA a menacé de suspensions les fédérations de Belgrade et de Zagreb si la lutte contre les supporters violents ne s’intensifie pas.

Octobre 2010 : des hooligans serbes défraient la chronique à Gênes lors d’un match Italie-Serbie. Décembre 2010 : des supporters du Dynamo Zagreb mettent le feu aux bus de leurs homologues grecs du PAOK Salonique. Les manifestations des hooligans n’ont cesse de se multiplier ces derniers mois dans les Balkans. Cela n’a pas échappé à Michel Platini qui a voulu taper du poing sur la table en allant à la rencontre des présidents serbe et croate, Boris Tadic et Ivo Josipovic.
En face des deux chefs d’état, le boss de l’UEFA a fait preuve de fermeté : en cas de nouveaux comportements violents et criminels commis par des hooligans serbes ou croates, les clubs et les équipes nationales pourraient être exclus de toutes compétitions internationales. Une sanction qui serait difficile à accepter pour ces deux peuples d’ex-Yougoslavie, grands compétiteurs et amoureux du football.
Le hooliganisme : une affaire « personnelle » pour Platini
Tadic et Josipovic ont pris les menaces de Michel Platini très au sérieux. Ils savent que ce dernier ne plaisante pas concernant les hooligans. Et pour cause. La vie du président de l’UEFA a été marquée au fer blanc par la furie des supporters. Joueur à la Juventus de Turin lors du drame du Heysel survenu à Bruxelles le 29 Mai 1985, Michel Platini ne s’est jamais vraiment remis de cette tragédie qui avait occasionné 39 morts et fait plus de 600 blessés. En tant que président de l’UEFA, il tente de combattre le fléau des hooligans par tous les moyens.
La justice serbe donne l’exemple dans le procès Taton
Après avoir repoussé le procès Taton à plusieurs reprises, la justice serbe a rendu son verdict le 25 janvier dernier et n’a pas attendu la rencontre Tadic-Platini pour se montrer intransigeante avec les hooligans. La Haute Cour de Belgrade a condamné très lourdement les 14 inculpés avec des peines allant de 4 à 35 années d’emprisonnement. Le 17 septembre 2009, Brice Taton, un jeune supporter français avait été massacré à Belgrade par une dizaine de hooligans serbes en marge d’un match d’Europa League entre le Partisan et le FC Toulouse.
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