Le dramaturge et politicien István Csurka a eu droit à un bel hommage samedi pour ses funérailles à Kerepesi, le cimetière « VIP » de Budapest. En présence de nombreuses personnalités politiques de la Fidesz et de l’extrême-droite hongroise, il a été enterré dans l’espace réservé aux héros de 1956. Les visiteurs du « Père Lachaise » local peuvent donc dorénavant compter Istvan Csurka parmi les figures emblématiques de la nation hongroise.
Ecrivain dissident sous le régime communiste, István Csurka avait notamment obtenu le prix de littérature Jozsef Attila à deux reprises, en 1969 et 1980. En 1956, il avait participé à la révolte étudiante et avait passé six mois en camp de travail obligatoire. Après sa libération, il avait cependant rallié le régime de Kádár en devenant informateur des autorités, ce qui lui a valu, en guise de remerciement, d’obtenir l’appartement d’István Angyal, un des véritables héros de 56 qui a été exécuté suite à son arrestation.
Au changement de régime au début des années 90, il était passé à la scène politique, en fondant le MDF (Forum Démocratique Hongrois) puis en devenant président du parti d’extrême droite MIÉP (Parti de la Vraie Hongrie). Depuis, il était surtout connu pour ses prises de positions antisémites en public, qui l’ont placé en marge du milieu artistique budapestois. Récemment, il s’était rapproché du parti conservateur au pouvoir, la Fidesz, et il était par la même occasion revenu sur le devant de la scène théâtrale. Il avait été nommé à la tête du Új Szinház (Nouveau Théâtre) en compagnie de l’acteur et militant Jobbik György Dörner.
Parmi les personnalités présentes à son enterrement samedi après-midi, on a pu voir le chef du groupe parlementaire Fidesz János Lázár, mais aussi Zsolt Németh du ministère des Affaires Etrangères, le maire du huitième arrondissement Máté Kocsis, László L. Simon, député en charge des affaires culturelles depuis peu, la député Fidesz Mária Wittner, le journaliste Zsolt Bayer… On retiendra l’éloge funèbre de László Kovács, actuel président du MIÉP, qui a comparé Csurka au roi spartiate Leonidas, et celle de son dernier compère du Nouveau Théâtre, György Dörner (photo), qui s’est contenté de lire Sándor Reményik, un poète de Transylvanie. La cérémonie s’est terminée avec l’hymne national et une salve d’applaudissements, comme cela se fait au théâtre.
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