Les grandes affiches seront bientôt bannies de Budapest. Un projet de décret gouvernemental prévoit un bouleversement de la réglementation en matière d’emplacement publicitaire dans la capitale hongroise. La société d’affichage Publimont, aux mains de l’ennemi juré de Viktor Orbán, en ferait principalement les frais.
Un projet de décret gouvernemental prévoit de réduire drastiquement le nombre de grands emplacements publicitaires à Budapest. Sur les 16000 emplacements répertoriés, le gouvernement entend en conserver seulement un millier à l’horizon 2020. Cette baisse de l’affichage grande dimension serait compensée par le fleurissement des réclames sur le mobilier urbain, à l’instar de ce qui se fait dans les autres capitales européennes.
Deux grands acteurs se disputent actuellement le terrain des grandes affiches publicitaires sur un marché budapestois peu régulé : le français JCDescaux (7660 emplacements en décembre 2016) et le hongrois Publimont (7668). Ce dernier est la propriété de l’homme d’affaires Lajos Simicska, ancien soutien du Fidesz au pouvoir et désormais ennemi juré du Premier ministre Viktor Orbán. D’après Index, Publimont serait le grand perdant du changement de la réglementation publicitaire, dans la mesure où JCDescaux jouit d’un avantage de taille : une position ultra-dominante sur le marché du mobilier urbain (9327 emplacements, contre 8962 pour ses concurrents).
Ce n’est pas la première fois que le Fidesz tenterait de s’en prendre à l’empire publicitaire de Lajos Simicska. En 2013, sa société Mahir Cityposter avait fait l’objet d’un contentieux avec la municipalité de Budapest, laquelle avait ordonné en vain l’enlèvement des colonnes Maurice que Simicska gérait. Le gouvernement de Viktor Orbán accuse régulièrement l’homme d’affaire d’aider directement les partis d’opposition, au premier rang desquels le Jobbik et le Parti hongrois du chien à deux queues (MKKP). Avant la brouille entre Lajos Simicska et le chef de l’exécutif, c’est pourtant Publimont et Mahir Cityposter qui avaient les faveurs du gouvernement et du Fidesz en matière d’affichage électoral.