Samedi, la quatorzième Gay Pride de Budapest a rassemblé environ deux mille personnes, qui ont défilé dans la capitale hongroise sous très haute protection policière.
Si les contre-manifestants d’extrême-droite n’ont pas réussi à perturber le défilé, des incidents ont éclatés en marge de la parade. Le diaporama, à la fin de l’article, retrace en images cet après-midi quelque peu antagoniste, où la fierté d’être gay fut revendiquée, mais pas vraiment vue, ni entendue.
Rassemblés sur la Place des héros (Hősök tere) à 14h, les manifestants pour la « dignité homosexuelle » ont ensuite marché sur toute la longueur d’Andrássy út, jusqu’à Erzsébet tér, protégés par un dispositif de sécurité fort de plusieurs centaines de policiers, de kilomètres de barrières et d’un hélicoptère, pour prévenir les troubles que plusieurs groupes de l’extrême-droite hongroise avaient promis de fomenter.
Une parade qui a tourné à la fête privée
Les gays avaient le choix entre défiler « au grand jour » mais s’exposer à la violence de groupes de jeunes skinheads, et parader en sécurité, mais loin des regards. Hormis les habitants de l’Andrássy út et quelques badauds tenus à bonne distance derrière des barrières de sécurité, personne n’a effectivement pu profiter de la parade.
Les organisateurs ont tenu un court discours dans lequel ils ont exprimé leurs inquiétudes pour la sécurité de la communauté gay et ont dressé le constat d’une montée de la violence et de l’intolérance en Europe centrale.
Sur fond de musique techno diffusée depuis un camion qui ouvre la marche, l’ambiance était à la retenue dans le cortège, très loin de l’extravagance des parades de Berlin, Londres ou Paris. La baisse de la fréquentation est évidente par rapport à l’édition 2008, où les quatre mille manifestants avaient subis de violentes attaques à coups de jets d’œufs, de bouteilles, de pierres et même de cocktails Molotov.
400 extrémistes versus 700 policiers à l’arrivée
A défaut d’avoir pu atteindre leurs cibles – les homosexuels – c’est aux forces de l’ordre que s’en sont pris quelques centaines de contre-manifestants de la droite radicale, sur Erzsébet tér, après le défilé. Des scènes de violences qui n’ont désormais plus rien d’inhabituel dans le paysage budapestois, tant elles se sont multipliées ces derniers mois. Cette ambiance délétère s’est déplacée plus tard dans la soirée aux abords de la place Blaha Lujza et au pied du club Corvin Tető où était programmée l’After Party de la Gay Pride. Quarante-deux d’entre eux ont été interpellés et dix-sept vont être poursuivi en justice, a indiqué dimanche le commissariat central de la police de Budapest.
La cause gay en Europe de l’Est, un écho international exclusif ?
Pour la petite histoire, l’ancien Premier ministre Ferenc Gyurcsány et plusieurs personnalités de la vie publique hongroise, notamment l’écrivain Péter Kende, se sont joints au cortège haut en couleurs. Douze ambassadeurs de pays occidentaux (dont la France) ont apporté publiquement leur soutien au festival gay, lesbien, « bi » et transgenres de Budapest. L’actrice Whoopi Goldberg, qui se dit amoureuse de la Hongrie, a transmis un message video (en anglais bien sûr) contre la violence homophobe dans le pays.
Faisons enfin un bref parallèle avec la gay pride de Bucarest, en Roumanie, qui, tous les ans depuis mai 2005, ne rassemble pas plus de 200 personnes très protégées, elles aussi, par un impressionnant dispositif de police. A l’instar de Goldberg, Madonna aurait pu peut-être, elle aussi, apporter son grain de sel, si elle n’avait pas retenu la leçon des huées dont elle a été l’objet lors de son récent concert à Bucarest, le 26 août dernier. Sa parenthèse sur la situation des Roms en Europe de l’Est n’avait manifestement pas été appréciée. Même aux yeux du public le plus « occidentalisé », la valeur d’une cause peut quelquefois varier selon la communauté qu’elle concerne.
L’extrême droite hongroise est vraiment spéciale… je me demande combien d’habitants seraient encore tolérés en Hongrie une fois expulsés les « mauvais hongrois » : juifs, immigrés, homosexuels, socialistes, romas, réfractaires à l’inscription forcée dans la « garda »…il resterait peut être 1/10 de la population?
je crois qu’il resterait encore beaucoup de hongrois, les hongrois ont d’autre chose a penser que d’aller voire une gay pride, quand a l’extreme droite hongroise elle n’est pas si terrible que cela… mais je vous rassure elle ne deviendra pas le premier parti de Hongrie quand aux hongrois ils n’ont pas de leçons a recevoir d’étrangers.
neutralité:
LOL RIP.