Présidence de l’UE : la Hongrie est-elle prête ?

Dans le cadre de sa préparation à la présidence hongroise de l’Union Européenne, la représentation permanente de la Hongrie à Bruxelles serait « prête ». C’est en tous cas ce qu’a déclaré jeudi Gábor Iván à l’Agence de presse hongroise (MTI). En est-il de même pour la Hongrie ?

Le diplomate s’est voulu rassurant sur la capacité de son pays à exercer à partir du 1er janvier 2011 la présidence bicéphale du Conseil de l’UE.  Aux côtés du belge Herman Van Rompuy, premier président permanent du Conseil, en fonction depuis le 1er janvier 2010 (conformément au Traité de Lisbonne), la Hongrie de Viktor Orbán devra enfin montrer un vrai engagement européen.

Selon Gábor Iván, l’équipe est pratiquement au complet et 180 personnes travaillent actuellement dans les bureaux de la représentation hongroise, agrandis pour l’occasion grâce à la location d’un nouveau bâtiment.
Le calendrier des six mois de présidence hongroise devrait inclure un sommet sur l’énergie, un programme sur la coopération économique et la prévention des crises, un autre sur la croissance et l’emploi ainsi que la conclusion des négociations d’adhésion de la Croatie.

Un « trio perdant » ?

La présidence hongroise s’inscrit dans le nouveau schéma des présidences européennes en trio. L’Espagne, à la tête du Conseil européen au premier semestre 2010, et la Belgique, qui assure la présidence depuis le 1er juillet, ont préparé avec la Hongrie leurs missions pour les 18 mois de présidence. La présidence espagnole n’a pas été à la hauteur des espérances car la crise a entravé l’action du gouvernement Zapatero. La Belgique détient actuellement la présidence, mais le Premier ministre Yves Leterme a démissionné en avril et aucun gouvernement n’a été formé depuis les nouvelles élections du mois de juin. C’est une présidence belge « modeste » qui avait été annoncée, et elle le sera, puisque c’est toujours l’ancien gouvernement qui assure l’intérim en attendant une passation de pouvoir. La Hongrie devra donc prendre la succession de deux présidences peu encourageantes pour l’Europe.

De plus, les agissements du Premier ministre hongrois Viktor Orbán à l’égard du Fonds monétaire international et de l’UE n’ont pas rassuré Bruxelles ces derniers temps. Le journal « Le Monde », souligne dans son édition de mercredi que la Hongrie dans l’UE soulève des « interrogations ». Un haut fonctionnaire européen y déclare que « Les Hongrois jouent avec le feu, et cela n’est pas bon pour la réputation de l’ensemble du continent ». Si le président permanent de l’Union européenne Van Rompuy est souvent jugé trop discret, la Hongrie pourrait, elle, entamer sa crédibilité si Orbán persiste à se faire connaître par son attitude « rebelle ».

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2 Comments
  1. Les journaux français « de gauche » ont chacun leur tête de turc … hongroise (aie ! étrange mélange 😉 : Libé, c’est Sarko, Le Monde, c’est Orbàn, l’Huma, c’est … Horthy ?

  2. En 6 mois, ne demandons pas la lune.

    Si les Hongrois prennnent consciences qu’ils ne sont pas les seuls en Europe, et que l’impérialisme magyarophone est complètement dépassé, ce sera un très gros progrès pour eux mêmes et pour l’U.E..

    Une attitude rebelle concernant certaines questions européennes, serait aussi très positive. Mais, tout le monde attend alors de grandes subtilités. Le gouvernement Hongrois en sera-t-il capable ?

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