Ce lundi, un accord de coopération a été signé entre le Jobbik, le parti d’extrême-droite magyar et TMRSz, l’un des deux syndicats policiers existants.
TMRSz (Tettrekész Magyar Rendőrség Szakszervezete), « le syndicat résolu de la police hongroise », compte 5310 membres. En parcourant son site internet, on peut constater que l’orientation politique des articles est très marquée à droite… On peut remarquer également l’omniprésence de publicités pour des livres écrits par des auteurs extrémistes… Enfin, en ce qui concerne la secrétaire générale de TMRSz, le lieutenant colonel Judit Szima, on s’aperçoit que cette dernière n’a jamais fait de mystères quant à ses opinions politiques. Elle sera d’ailleurs quatrième sur la liste Jobbik aux élections européennes…
Avec l’accord de « coopération professionnelle » signé avec le Jobbik, le TMRSz a fait un pas de plus dans le monde politique et cette union n’est pas sans susciter des interrogations : quel type d’accord de « coopération professionnelle » peut-il pouvoir bien exister entre un syndicat de police et un parti politique ? Comment cela peut-il se matérialiser ? Apparemment, il s’agirait simplement d’une histoire de « consultations », de « coups de mains » respectifs entre les deux parties.
Dans le monde politique et syndical, les réactions sont évidemment nombreuses. Géza Pongó, le secrétaire général du second syndicat policier FRSZ, se demande, à juste titre, si l’accord en question ne va pas compromettre certaines opérations de police. Un policier membre du TMRSZ pourra-t-il dorénavant faire face, de manière efficace, à la « Magyar gárda », la milice paramilitaire du Jobbik?
János Lázár, un député de l’opposition (Fidesz), a déclaré ce lundi que la police se devait, selon la constitution hongroise, de garder ses distances avec les différents partis politiques. Le démocrate Péter Gusztós (SzDSz) prétend qu’avec ce pacte, c’est l’ensemble de la sécurité nationale du pays qui se trouve en danger.
Le gouvernement, quant à lui, a timidement chargé le ministre de la justice Tibor Draskovics de mener une enquête sur la constitutionnalité de cet accord.