Selon les premiers résultats partiels, le candidat de l’Union Démocratique des Hongrois de Roumanie (UDMR) se place en cinquième position du premier tour de l’élection présidentielle roumaine, avec un peu moins de 5% des votes. Le président sortant de centre-droit, Traian Băsescu, affrontera au second tour le social-démocrate Mircea Geoană, le 6 décembre prochain.
Hunor Kelemen, candidat de l’Union démocratique des Hongrois de Roumanie (UDMR-RMDSz) a voté dans son fief de Cârca en Transylvanie, dans le judet de Harghita, qui compte plus de 80% de Hongrois. « J’ai voté pour un changement pour le meilleur, pour l’avenir de la Roumanie, pour la réforme d’un Etat hyper-centralisé, pour une réforme plaçant les citoyens au sommet de ses priorités, des citoyens qui créent des ressources matérielles et spirituelles. Nous politiciens ne devrions prendre que des décisions qui répondent aux besoins de nos citoyens », a-t-il déclaré à sa sortie de l’isoloir.
Selon les chiffres publiés par le Bureau électoral central et issus du dépouillement de la moitié des bulletins de vote, le parti hongrois aurait remporté 4,75% des suffrages. Traian Băsescu a remporté, sans grande surprise, ce premier tour avec entre 33% et 34% des voix, contre 31-32% pour son adversaire Mircea Geoană. Avec un peu plus de 21% des suffrages exprimés, le libéral Crin Antonescu se place en troisième force.
Le parti de la grande Roumanie (PMR) de Corneliu Vadim Tudor, qui prône à la fois des valeurs sociales et chrétiennes-démocrates et une rhétorique nationaliste agressive, prend la quatrième place de cette élection, juste devant le parti hongrois, avec 5,39% des voix. Ce parti considère l’UDMR comme son « ennemi numéro 1« , et accuse la minorité hongroise de Roumanie d’entretenir des projets irrédentistes et souhaiter le rattachement à la Hongrie de la Transylvanie, octroyée à la Roumanie à la suite de la première guerre mondiale.
L’Union démocratique hongroise en pivot
Le résultat du second de l’élection va dépendre des stratégies de Băsescu et Geoană pour attirer les voix des électeurs des petites formations politiques. Les tractations ont déjà commencées pour savoir vers qui se reporteront les voix de l’électorat magyar, réputé très discipliné. « Au second tour, une grande partie de notre électorat suivra la consigne de l’UDMR, mais une certaine frange votera en fonction de ses propres critères », a tempéré György Frunda, un responsable de l’UDMR. Le choix de l’UDMR dépendra de la volonté de « résoudre les problèmes des Magyars et de modifier certaines lois afin d’octroyer les droits réclamés » par cette communauté, a-t-il ajouté, pour laisser planer le doute quant à son choix final.
Rappelons que l’Union Démocratiques des hongrois de Roumanie, qui représente quelques 1,4 millions de Hongrois en Roumanie, soit un peu moins de 6% de la population totale, joue un rôle important sur la scène politique roumaine. Depuis 1996, elle a toujours été alliée au pouvoir, à l’exception du gouvernement PDL-PSD consécutif aux législatives de décembre 2008. Aux premier tour des élections présidentielles de 2004, le candidat de l’UDMR, Béla Markó, avait recueilli 533.446 voies, soit 5,1% des suffrages.