Manifestation de soutien aux journalistes de la radio nationale hongroise

Une centaine de personnes s’est rassemblée mardi soir à Budapest devant le siège de la radio nationale hongroise, la Magyar Rádió, pour afficher son soutien à deux journalistes privés d’antenne pour avoir protesté contre les atteintes à la liberté de la presse en Hongrie.

Manifestation devant la Magyar Radio le 4 janvier à Budapest (Hulala)

Quel décalage entre la surenchère médiatique internationale autour de la loi hongroise sur les médias et la quiétude de la Hongrie pourtant dénigrée de toutes parts ! Ils étaient en effet à peine plus d’une centaine, lundi soir dans la capitale hongroise, pour témoigner leur soutien aux journalistes pénalisés. Une centaine dont presque la moitié était constituée de journalistes, et parmi eux quelques journalistes étrangers venus prendre le pouls d’un pays qui, à en juger par le traitement médiatique qui lui est réservé, serait sur le point de sombrer une nouvelle fois dans la dictature. Les manifestants ont brûlé des cierges qu’ils ont déposés sur l’épaisse croute de glace qui recouvre les pavés devant le siège de la radio nationale, puis se sont dispersés après une petite heure sur place.

Retour sur des faits rapportés par le journal 168 Óra

Attila Mong, journaliste à Kossuth  Rádió, la France Inter hongroise en quelque sorte, a observé une minute de silence à l’antenne dans l’émission « 180 minutes » qu’il présente en hommage à la défunte liberté de la presse en Hongrie. C’était le matin du 21 décembre, quelques heures seulement après l’adoption du dernier volet de la vaste, et si controversée, réforme du secteur médiatique. Un geste qui a valu à ce journaliste, plusieurs fois primé pour ses travaux d’investigations, d’être partiellement suspendu, ainsi que le rédacteur Zsolt Bogár.

Crédit photo : Hulala

Ferenc Gazsó L., le rédacteur en chef s’est désolidarisé de ses deux journalistes en estimant que leur action était individuelle et isolée et que la minute de silence observée était un acte « narcissique et exhibitionniste ». Quant au directeur de la radio, Zoltán Jónás, il a d’ores et déjà fait savoir qu’il allait engager une procédure à leur encontre pour faute professionnelle  sur la base de la législation sur le travail, et non sur celle relative aux médias.

De Lajos Kossuth à MR1-Kossuth Rádió

L’affaire ne manque pas d’ironie. Cette radio doit son nom à Lajos Kossuth, icône de la révolution hongroise de 1848 contre les Habsbourgs et qui reste dans la mémoire collective hongroise comme un « combattant de la liberté ». Or, Lajos Kossuth, qui a débuté sa carrière lui-même comme journaliste, avait perdu son poste au Hirlap Pesti sur un prétendu différent financier dont beaucoup estimaient en fait qu’il s’agissait d’une décision politique. Au cours des trois années suivantes, la permission de lancer son propre journal lui a été systématiquement refusée par le pouvoir…

Corentin Léotard

Rédacteur en chef du Courrier d'Europe centrale

Journaliste, correspondant basé à Budapest pour plusieurs journaux francophones (La Libre Belgique, Ouest France, Mediapart).

7 Comments
  1. Bonjour,
    Je suis reporter et travaille pour le magazine 3D de Stéphane Paoli qui sera diffusé dimanche de 12h à 14h
    Je cherche en urgence un groupe de hongrois, hongroise pour leurs pouser quelques questions sur.
    Mon tel. 06 14 34 49 51
    Cordialement
    Jean Piero

  2. Bonjour,
    Je suis reporter et travaille pour le magazine 3D de Stéphane Paoli qui sera diffusé dimanche de 12h à 14h
    Je cherche en urgence un groupe de hongrois, hongroise pour leurs pouser quelques questions sur des questions d’actualité.
    Mon tel. 06 14 34 49 51
    Cordialement
    Jean Piero

  3. Eh bien quand on voit le niveau de Français de certains, on se demande comment ils ont eu leur carte de journaliste. Bien entendu, j’imagine que vous cherchez quelque hongrois contre la loi. Moi je peux vous mettre en contact avec des hongrois qui trouvent cette loi assez normale, dans la mesure où les journalistes sont de tels gauchistes qu’il faut bien un peu rééquilibrer le débat. Mais bon, pas sur qu’ils aient envie de perdre leur temps avec Radio Paris… heu France Inter.

    En France, c’est beaucoup plus subtil. Les médias sont sous surveillance de la police de la pensée, les voix discordantes sont évincées en douce, mais on se garde bien de faire allusion à tout choix ou pression politique dans ces évictions, et surtout on n’en a pas fait une loi. Quoique la ribambelle de lois mémorielles ait peu à envier a cette loi sur les medias. C’est là qu’on voit que les Hongrois ont encore quelques décennies de retard par rapport à nous sur l’art et la manière de diriger une démocratie.

  4. Bonjour, Jean Piero
    Je suis Hongroise, avocate, et je pense assez objective. Et j’ai lu la loi. Si vous voulez, vous pouvez me poser quelques questions, je vais essayer de répondre. Mon mail est le suivant: agnange arobase hotmail point com.

  5. Merci Francois (sans doute un dérivé de François) de vouloir mettre la question de la langue et le niveau de français au centre du débat. Cependant, il semble que vous ayez oublié de mettre votre français à niveau.

    Et surtout merci à Hulala pour la couverture de cette funeste affaire.

  6. Oui, avec une ligne sur dix, la maitrise du français était vraiment le fond de mon propos. De même, comparer une cédille oubliée à un texte ou l’on trouve anglicisme, fautes de niveau école primaire et syntaxe hésitante, c’est un peu fort. Il me semble qu’un journaliste n’a pas les mêmes exigences que le commentateur lambda que je suis.

    Et remercier un énième reportage sur la question, le même qu’on peut lire dans à peu prés toute la presse européenne, quel courage ! Ca ne remet pas en question le travail de ce site d’ailleurs, qui fait en général du bon boulot. Un peu orienté certes, mais tout le monde est libre de sa ligne éditoriale.

    Pour revenir à ce que je disais, quand les journalistes français commenceront a véritablement s’intéresser à l’absence de liberté de parole en France, ou n’importe quel propos un peu hors des clous de la pensée unique vous amène à la 17e chambre correctionnelle, à la mise au pilori voire en prison, peut être qu’ils pourront donner leur avis sur ce qui se passe sur cette belle terre magyare. En attendant, 100 manifestants dont 75 % de journalistes, laissez-moi rire…

  7. Bonjour François,
    « dans la mesure où les journalistes sont de tels gauchistes qu’il faut bien un peu rééquilibrer le débat »??? En France, je veux bien, mais pas en Hongrie! La presque totalité des Hongrois n’ont en fait aucun contact avec les médias qui osent critiquer le gouvernement actuel, et puis ce n’est plus du tout une affaire de gauche ou de droite! Attila Mung qui est entrain de se faire virer pour avoir défendu la liberté de la presse est plutôt de droite, et Laszlo Solyom un dangereux gauchiste??? Il a pourtant dit que la Hongrie avait pris le chemin de la dictature… Réveillez vous!

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