Constitution hongroise : « Retour en force de l’ordre moral »

Le projet de nouvelle Constitution élaboré par la majorité parlementaire de droite  Fidesz-KDNP a été dévoilé jeudi sur le site internet du Parlement hongrois. Adieu libéralisme, bonjour conservatisme !

Héritage chrétien

Avec sa nouvelle Constitution, la Hongrie veut faire peau neuve. En rupture avec la Constitution en cours, il s’agit de réaffirmer  l’héritage chrétien du pays. Le préambule stipule que « La Constitution s’inscrit dans la continuité de la Sainte-Couronne »  et fait mention de l’« histoire millénaire » de la Hongrie et du « rôle du christianisme ». Selon le texte, un nouveau drapeau sera adopté, frappé des armoiries nationales.

Questions de société

C’est sans doute l’un des points les plus frappants de ce brouillon de Constitution, et qui risque de créer de vives polémiques : l’interdiction de l’avortement. « Depuis la conception, la vie mérite d’être protégée comme un droit humain fondamental. La vie et la dignité humaine est inviolable », stipule le texte. Toute interruption volontaire de grossesse deviendrait donc illégale.

Les conservateurs ont aussi vraisemblablement l’intention de fermer toute porte à l’éventualité d’un futur mariage gay. « La Constitution protège le mariage, considéré comme l’union de base la plus naturelle entre un homme et une femme et fondement de la famille ».

Institutions

Le projet de Constitution prévoit de bouleverser le système parlementaire monocaméral actuel pour le diviser en une assemblée et un sénat. Une mesure qui ne fait toutefois pas l’unanimité au sein même du Fidesz puisque l’un de ses députés, József Szajer, a déclaré qu’il n’est pas pertinent de modifier un système qui fonctionne, selon lui, très bien.

Minorités hongroises

Comme le laissaient présager les récentes déclarations des « gros poissons » du Fidesz, le projet de texte de la nouvelle Constitution prévoit aussi d’octroyer le droit de vote aux Magyars d’outre-frontière ayant obtenu la citoyenneté hongroise, sans condition de résidence en Hongrie.

A quand son adoption ?

Tous ces changements auraient de lourdes conséquences et pendant longtemps, car si le parlement adopte le texte en l’état, tout amendement devra être validé par les deux tiers des députés lors de deux législatures consécutives. Autrement dit, la nouvelle Constitution sera extrêmement difficile à modifier.

Elle pourrait entrer en vigueur dès le printemps prochain. Avant cela, le texte sera soumis à l’examen de commissions parlementaires ad hoc entre le 10 et 15 décembre, puis le Parlement commencera à en débattre… pour la forme. Car quelle sera l’utilité de débattre d’un projet qui sera adopté de toute façon ? Qui plus est un projet élaboré de manière unilatérale, auquel les partis d’opposition ont refusé de s’associer ou renoncé en cours de participation.

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17 Comments
  1. L’adoption de cette nouvelle Constitution ne risque-t-elle pas de compliquer les relations de la Hongrie au sein de L’Union Européenne ?

  2. Retour en force de l’ordre moral
    J’veux surtout pas t’casser ton moral
    Mais, c’est le bordel….

    NTM (on est encore la, 1998)

  3. Décidément, la Hongrie n’arrive pas à se sortir de son passé conquérant. Elle a pourtant récupérée les meilleures terres d’europe centrale.

    Elle n’arrive pas à s’orienter vers la démocratie et l’Union européenne… à quelques jours.. de sa présidence européenne, justement.

    La présidence européenne pouvait être un coup de pouce politique et économique. Mais si on apprend, quand tous les phares seront tournés vers la Hongrie, qu’elle fait volte face. Aïe les gros dégâts.

    Pas de solutions à Gauche, pas de solutions à droite. Pauvres Hongrois !

  4. « l’interdiction de l’avortement. « Depuis la conception, la vie mérite d’être protégée comme un droit humain fondamental. La vie et la dignité humaine est inviolable. », stipule le texte. Toute interruption volontaire de grossesse deviendrait donc illégale. »

    c ‘est completement lamentable et ca enleve tout semblant de credibilite ! s’ils votent ca, le peuple hongrois va passe pour des ploucs stupides et arrieres, ce qui n’est pas le cas !

    femmes, revoltez vous !
    voulez vous revenir 100 ans en arriere ?

  5. Avec cette nouvelle constitution, les Hongrois auront 25 ans d’avance sur les autres pays de l’Union.

    Rappelons à nos censeurs gauchistes de Hulala que la Hongrie a un taux de natalité à 1,39 enfant par femme, et que 30 % des grossesses en Hongrie se terminent par un avortement : ce qui s’appelle en bon français un suicide collectif dans un avenir proche, sans compter les dommages physiologiques et psychologiques des femmes subissant une IVG (mais de cela, vous ne préférez pas parler, évidemment).

    Qu’avez-vous donc contre la vie ? N’y a-t-il rien de plus beau que de proposer à une maman en difficulté des solutions pour garder et aimer l’enfant qu’elle porte en son sein ?

    Vive la Vie ! Courage à ce gouvernement pour mener à bien cette réforme magnifique, qui apportera, rappelons-le quand même, la première constitution libre de la Hongrie depuis 1945 (celle de 1989 a été adoptée par les Communistes encore au pouvoir, ceci dit en passant…)

    Xstophoros.

  6. bienvenue au moyen age !

    repeupler un pays c’est pas empecher d’avorter mais permettre des conditions favorables pour faire des enfants ^_^

    mais comme il est plus facile d’empecher l’avortement que de reflechir et d’agir intelligement pour le bien de tous ^_^

  7. « c ‘est completement lamentable et ca enleve tout semblant de credibilite !

    En quoi est ce lamentable et non credible? Faut il attendre que le peuple Magyar ait disparu pour prendre des mesures? Au taux de natalités des magyars et celui des tsiganes actels, les magyars auront diminué de moitie d’ici une generation. Il s’agit d’une mesure certes a rebours du camps du Bien universel, mais necessaire. Et défendable sur le plan de la Morale.

    « s’ils votent ca, le peuple hongrois va passe pour des ploucs stupides et arrieres, ce qui n’est pas le cas ! »

    L’avis des non-magyars n’a aucune legitimité (et aucune importance…) sur la politique d’un parlement élu par les deux tiers d’un peuple souverain. Et je ne parle meme pas des pantins de la finance a Bruxelles…

  8. vous n’etes pas heureuse, vous etes pauvre, vous etes enceinte par erreur, venez en hongrie, vous etes sur de plomber votre vie et de ne jamais sortir de la merde ! ^_^
    merci les politiciens !

    faire des enfants, ne donne pas de travail. ( dois je rappeller le taux de chomage ? )
    faire des enfants, ne rend pas plus riche financierement bien au contraire. ( dois je rappeller le taux de pauvrete?)
    faire des enfants, ne paye pas les retraites ( dois je rapellerle nombre de vieux ?)

    et qui va les payer ces solutions pour garder et aimer l’enfant qu’on porte en son sein ?
    par des taxes sur ceux qui travaillent qui payent deja les retraites et les chomeurs ?
    par des subventions de l’europe tant decriee mais tant pompee ? ^_^

    c’est comme ca que l’economie avance ? avec du bricolage de solutions demagogiques et foireuses ?
    un mot : bravo !

    Note1: la gauche et la droite est un modele depasse… de tous bords, il y a des gens qui ont des bonnes et des mauvaises idees. a la magyar guarda comme chez les communistes, c ‘est juste qu’il faut reflechir a une solution commune et surtout constructive !

    Note2: c’est marrant mon avis n’est pas utile par contre mon argent est bien utile ^_^ je pense deja avoir paye plus de taxes que la plupart des hongrois dans toute sa vie… je declare tout, moi non-magyar mais qui fait ce qu’il peut en faveur de la hongrie. ce qui n’est pas vraiment le cas de ceux qui votent, l’argent au noir a de beaux jours devant lui ^_^

    note3 : « élu par les deux tiers d’un peuple souverain »
    pardon : les 2 tiers de ceux qui sont alles voter cad les 2 tiers d’environ la moitie d’un peuple souverain
    ca fait donc 2 sixiemes du peuple donc le tier du peuple…
    ca fait tout de suite moins impressionnant ^_^ LOL

    note4 : « repeupler un pays c’est pas empecher d’avorter mais permettre des conditions favorables pour faire des enfants ^_^ »
    c’est marrant personne ne reprends/commente cette phrase ^_^

  9. Je commente donc.

    « Repeupler un pays c’est pas empecher d’avorter mais permettre des conditions favorables pour faire des enfants ».

    L’objectif n’est pas de « repeupler » (la Hongrie n’est pas dépeuplée… tout au moins pas encore…), mais de permettre à toute femme de porter la vie et donc, tout en donnant la vie à un enfant, se donner la vie à elle-même.
    C’est une dynamique optimiste, parce que réaliste. Cela implique donc des conditions favorables à l’accueil de ces enfants. Néanmoins, si l’on y réfléchit bien, ce n’est pas très souvent « le bon moment » pour tout un tas de bonnes raisons qui vont de la détresse légitime (et c’est là où l’Etat doit intervenir financièrement) à l’égoïsme individualiste (je n’ai pas besoin de donner d’exemple de ces avortements dits « de confort »…)

    De même, nous sommes bien d’accord que pour appeler à la vie un être nouveau, il faut être deux sur la durée. Si cela permettait de responsabiliser les adolescents et jeunes adultes sur leur engagement, au service de l’autre, et surtout du plus faible (l’enfant), les sacrifices qui découlent de l’arrivée d’une nouvelle vie se feraient bien plus naturellement. Mais il est vrai que la notion de « service », de « dévouement », de « don de soi » a mauvaise presse. C’est ringard, le « moyen-âge » a dit un internaute. Il est pourtant certain que si ces notions ne sont pas vécues, c’est la fuite vers le plaisir, l’oubli, le zapping permanent dans la société de consommation, bref le maintien dans un état d’immaturité… en tout cas, l’incapacité de toucher ce vers quoi nous tendons éperdument, c’est-à-dire le bonheur.

    Je réponds plus directement :

    Accueillir un enfant à la vie, c’est déjà se donner et travailler pour sa construction ;
    Accueillir un enfant à la vie nous rend riche, car nous devons nous dépouiller de ce qui nous encombre pour apprendre le sens du don, et du par-don (en couple et en famille, c’est fondamental)
    Accueillir un enfant à la vie est le plus sûr moyen d’assurer la solidarité entre générations

    Car aimer, c’est tout donner, et se donner soi-même, à son conjoint, à ses enfants… Et Dieu, auteur et la vie et dans sa bonté aimante, n’abandonne jamais ceux qui se confient en Lui, une solution matérielle arrive toujours à point, pourvu qu’on fasse l’effort de la chercher !!! Sans aller demander quoi que ce soit à telle structure étatique nationale ou européenne.

    Donc, une fois encore, vive la Vie !!!

  10. @ Xstophoros (un pseudonyme qui vaut un programme, que dis-je, une Constitution…)
    Certes, on peut débattre indéfiniment du droit à la vie dès la conception, et vous ne serez jamais d’accord avec moi. Je vous signale simplement qu’accorder aux femmes le droit de recourir à une intervention volontaire de grossesse n’oblige aucune femme à y recourir et que, si vous avez tellement raison, et si vous garantissez une telle vision idyllique de la grossesse, de l’accouchement et de ce qui s’en suit, aucune femme, (vous m’entendez bien : aucune) ne se résoudrait à cette décision. Le monde est tel, en Hongrie peut-être plus qu’en France, que ça ne se passe pas comme ça, que la conception n’est pas toujours voulue -je ne parle même pas des viols-, que la naissance et l’éducation de l’enfant né peuvent poser des problèmes insurmontables pour la mère et son entourage, jusqu’à la mort dans certains cas, et que l’interdiction, en ce domaine comme dans d’autres, conduit à rechercher des solutions pires : combien d’avortements clandestins en Hongrie, pourtant libérale sous la Constitution en vigueur ?

    Mais ce n’est pas la question,

    La question, et c’est le peuple hongrois, pas le Parlement, qui devrait en décider, c’est de savoir si adopter une Constitution aussi contraire aux conventions qui ont heureusement amarré la Hongrie aux peuples d’Europe occidentale, après des décennies de joug communiste, lui apportant liberté, prospérité (relative), sécurité serait un choix judicieux.

    Vous dites que la Hongrie aurait alors vingt-cinq d’avance. Christ attend depuis deux-mille ans, et la Hongrie ne pourrait attendre vingt-cinq ans pour que les peuples d’Europe occidentale lui donne raison et quittance ? Faut-il, pour vingt-cinq années, ruiner ce que le rapprochement avec l’Europe nous a donné ?

    Grâce à des gens comme vous, je suis de moins en moins sûr qu’il faille regretter tout ce que les années passées sous le joug intolérable du communisme nous avaient permis de nous libérer des tutelles antérieures de l’Église et de l’Empire.

  11. toutes ces paroles par rapport a la beaute d’enfanter sont bien jolies mais pratiquement ca ne resoud aucun probleme.
    croire que l’on peut vivre d’amour et d’eau fraiche c’est surrealiste aujourd’hui.

    concretement condamner l’avortement c’est :
    – faire enfanter les pauvres ( donc les tziganes si on suit un raisonnement facile) car ils ne se protegent pas assez (manque de prevention, d’argent et volonte).
    – faire enfanter les prostituees (qui sont legales ici je le rappelle) car elles ont un fort risque d’enfanter (pillule oublie/deffectueuse/… + absence de peservatif/preservatif qui casse) du fait de leur metier.
    – ne pas faire enfanter les riches car vienne ou la slovaquie est a moins de 2 heures d’ici donc avec un minimum d’argent on peut avorter quand meme sans probleme.
    – augmenter le risque d’avortement illegaux donc dans de mauvaises conditions sanitaires et/ou psychologiques , quoique les medecins pourront se faire de l’argent au noir tranquille….
    – augmenter les grossesses non voulues chez les adolescentes (qui sont riches et matures c’est bien connu)
    – faire enfanter les femmes victimes de viols, et ca c’est, il est vrai, un cadre parfait pour elever un enfant.

    mais aussi
    – enlever le droit des femmes a choisir d’etre mere ou pas.

    note1:
    pitiez, ne melons pas les religions: elles creent plus de problemes qu’elles n’en resolvent (si elles en resolvent ^_^).
    je le repete nous sommes en 2010 pas au moyen-age.

    note2:
    dire que tant que l’on a pas fait d’enfant, on est immature, pourquoi pas.
    Dans ce cas, je connais un paquet de pretres qui sont immatures ^_^
    et si ces pretres ne sont pas immatures, pourquoi ceux qui ne font pas d’enfants seraient-ils immatures? ^_^

  12. @ Aldupont

    Merci pour votre réponse. Ma vision peut sans doute vous choquer ; j’en suis désolé, et ce n’était vraiment pas le but. La vie suppose le risque, l’audace, parfois (et même souvent) la souffrance, et elle s’achève par la mort. Pour ceux qui n’ont pas l’espérance de la Resurrection, la vie n’a aucun sens, et il peut donc s’avérer intolérable de ne pas en jouir tant qu’elle est présente, et l’enfant à naître peut être dans ce sens un obstacle à cette jouissance. Dans les cas les plus extrêmes, la fuite de l’enfant à naître peut paraître un remède à une situation désespérée.

    Je peux comprendre cela. Je pense comme vous qu’il est difficile d’imposer quelque chose dans lequel on ne croit pas ; et ce qui sous-tend le respect de la vie réside avant tout dans cette vertu d’espérance. Evidemment, ce sont des mots, et pour qui n’en vit pas, il est très difficile de le comprendre (et même de ne pas se révolter, mes réflexions paraissant de l’angélisme). Or, on n’impose pas l’espérance, pas plus que la foi. Ce sont des dons auxquels on s’ouvre (ou pas, ou encore auxquels on ne peut plus s’ouvrir, compte tenu des blessures de l’existence, c’est selon) dans le mystère de notre liberté et de notre propre histoire.

    Mais tout en respectant les convictions de chacun, n’est-il pas de la responsabilité de l’Etat de promouvoir autant que possible les conditions nécessaires au maintien dans l’être et au développement de la société civile ? La dénatalité hongroise ne date pas d’hier (le taux de renouvellement des populations n’est plus atteint depuis 1960 !), et ce phénomène est corrélatif au taux de suicide très élevé depuis des décennies, conséquence d’une démoralisation profonde (au sens psychologique). C’est donc une des missions de l’Etat de faire naître et croître dans la société un climat plus favorable à la vie. Néanmoins, nous sommes bien d’accord que les personnes ont-elles aussi à prendre leurs responsabilités.

    Pour ce qui est de l’Europe et de ce qu’elle a apporté à la Hongrie, nous pourrions en discuter des heures… Juste quelques réflexions puisées dans mon expérience. Mon père était à Budapest en 1956, comme beaucoup d’autres, et n’a eu la vie sauve qu’en fuyant son pays. Il vient d’une famille de paysans-soldats dans le nord-est de la Hongrie, à la frontière slovaque, installée au moins depuis le début du XVIIIème siècle, et qui a traversé tous les séismes de l’histoire nationale. J’ai eu la grande joie et l’immense privilège de connaitre ma grand-mère appréciée pour sa sagesse, sa force de volonté et sa douceur dans tout le village. Veuve à 43 ans, en 1957, juste après la fuite de mon père, elle se débattit pour faire survivre sa famille dans le contexte de pauvreté des campagnes communisées d’alors. Sa foi lui permit d’élever seule ses six enfants dont la majeure partie était en bas-âge, dans le souvenir fidèle et affectueux de son mari. Au soir de sa vie, alors que je lui demandai dans mon hongrois balbutiant (le français est ma langue maternelle) comment elle jugeait l’évolution de son pays et de sa vie depuis son enfance jusqu’à nos jours (elle est décédée en 2004), elle me fit cette réponse : « La vie était très dure autrefois, mais je peux le dire aujourd’hui, nous étions heureux. Il existait une véritable solidarité entre nous tous, dans notre famille et dans notre village, et le peu que nous avions, nous étions heureux de le partager lors des fêtes qui ne manquaient pas de ponctuer les saisons de l’année et de nos vies. Même les épreuves (les guerres, l’occupation soviétique en 1944, la spoliation des biens de la paysannerie) étaient partagées. Aujourd’hui, vous avez la chance d’avoir la technologie, et tout est bien plus facile. Mais les familles ont éclaté, notre village se meurt car ses enfants l’ont tous quitté, l’appât du gain facile et de la jouissance ont avili le coeur des Hongrois ».

    Je n’ai pas connu l’Empire, contrairement sans doute à vous, puisque vous en parlez ; je ne sais pas ce qu’est une société chrétienne, étant né dans une France laïque, lors des barricades étudiantes de 1968.
    J’ai visité le pays de mes Pères pour la première fois en 1976, et s’il est sans doute vrai de dire que la Hongrie « était la baraque la plus joyeuse du camp », elle était aussi un pays particulièrement pauvre. J’y retournai tous les ans, dans les années 80, et tous les deux ans dans les années 90. Je suis témoin de ce développement matériel incroyable, dû en partie aux finances européennes, et c’est une joie que de voir revivre le patrimoine de ce merveilleux pays. Mais que de dégâts humains ! L’admiration de l’Ouest que je constatais lors des années communistes ne cachait pas qu’un amour de la liberté, mais aussi une frénésie de consommation que sevrait le système socialiste.

    Si je devais tracer à grands traits ce siècle écoulé, je dirais que le totalitarisme socialiste, tout en détournant les peuples de leur passé, de leurs coutumes et de leurs solidarités, y ont inoculé le virus du matérialisme. Ces cinquante années de socialisme et de privations ont exacerbé le désir de jouissance des individus, désir qui a pu être assouvi (et on a vu avec quels excès) à partir de 1990. Mais au bout du compte, pour en arriver où ?

    Je vois dans le recadrage constitutionnel prochain un rééquilibrage après deux décennies qui ont vu l’anéantissement de ce que le matérialisme socialiste n’avait pas détruit ; aujourd’hui, il faut reconstruire en utilisant des fondamentaux antérieurs aux bouleversements de 1945. Le gouvernement hongrois en donne l’opportunité à ses ressortissants. Pourquoi le blâmerions-nous ? Pour autant, le temps de la monarchie ne reviendra jamais tel qu’il existait… Quant aux engagements vis-à-vis de l’Union, n’en faisons pas un absolu. La situation prochaine de la France nous le montrera : je ne parierai pas un forint ni sur l’avenir de la zone euro, ni sur celui de l’Union… Les Européens construiront sans doute un autre système politique, mais soyons honnête, l’Allemagne en sera le pivot. Et il n’est pas certain, contrairement à son voisin jacobin, que le projet constitutionnel hongrois soit vu comme un obstacle, au vu des séismes qui se préparent…

    Xstophoros.

  13. faut arreter de vivre dans la hongrie du passe : elle n’existe plus et si a ecouter les recits de jeunesse de mes amis hongrois, c’etait loin d’etre le paradis sur terre.

    je vis dans la hongrie du present et je l’apprecie autant que j’apprecie ses habitants.
    Je suis ici depuis relativement peu longtemps par rapport a d’autres mais j’ai deja vu des changements, bon et mauvais.
    les hongrois evoluent bien plus vite que leurs institutions et je pense qu’ils ont des chances de nous doubler s’ils ne se laissent pas freiner par leurs politciens ou par des ideologies depassees comme la religion.

  14. Respecter la vie, ce n’est pas le rôle de tout être humain? Proposer d’autres solutions que l’avortement, ou l’euthanasie, n’est-ce pas respecter la dignité intrinsèque à l’humanité?

    Rappeler la définition du mariage et de la famille, est-ce que ce n’est pas du bon sens?

    Est-ce que ce n’est pas respecter tout simplement les droits de l’homme et de la famille?

    Je ne sais pas si ce gouvernement hongrois est bon ou mauvais; mais les changements mis en place pour mieux respecter la vie et la famille me semblent être extrêmement important.

    D’autant plus que je ne lis pas dans cet article que les moyens de contraception sont interdit. Or, l’avortement n’est pas un contraceptif. C’est une expérience douloureuse, qui laisse des traces.
    Alors, vive la pilule, les préservatifs et autre lorsque la grossesse n’est pas souhaitée…

    Et je souhaite vraiment que cette politique fasse des émules dans d’autres pays, le mien en particulier!

    Une française…

  15. Merci pour notre ami le_butch! heureusement qu’ il y a encore des gens qui n’ont pas perdu leur bons sens et qui ont un cerveau!

    Il est vrai que la Hongrie est en chute libre au niveau de la natalité et que si cela continue à ce ryhtme là, la population va diminuer de moitié d’ici quelques décennies.
    Mais, à votre avis cher Xstophoros et tous les autres qui pensent que la nouvelle constitution est géniale, quelle est la raison de cette diminution drastique de la natalité?
    Je crois qu’il ne faut pas être un génie pour savoir que la raison est surtout économique!

    Permettez moi de poser la question à tous les gens qui ont écrit sur site en faveur de cette nouvelle constitution, s’ils connaissent vraiment la vie en Hongrie!!???
    Ca m’étonnerait fortement!
    Je vous rappelle qu’être expat dans un banlieu favorisé et riche ne permet à personne de voir le vrai visage d’un pays, ni de comprendre la mentalité de ses habitants. De même, écrire des lignes incensées d’un petit fauteil français bien douillet sans connaître la Hongrie en profondeur donne les mêmes résultats.

    Conaissez vous le visage de la Hongrie où un retraité qui a bossé 40 ans de sa vie touche 150 euros par mois alors que la vie est presque aussi chère qu’en France?
    Connaissez-vous le visage de la Hongrie où les enfants restent habiter avec leur conjoint chez les parents pendant des années parce qu’ils ne peuvent pas habiter ailleurs?
    Connaissez-vous la Hongrie où les jeunes de 40 ans sont massivement au chômage?
    Connaissez-vous la Hongrie où un enseignant gagne 300euros brut par mois?
    Connaissez-vous la Hongrie où toutes les femmes qui accouchent doivent donner 400 euros au noir dans une enveloppe au gynéco sinon elle sont « mal traitée » au moment venu?

    Eh bien, je pourrais continuer à énumérer ces choses qui font que les femmes hongroises n’ont plus envie de mettre au monde des enfants dans un pays incertain. Dans un pays où on supprime les retraites privées, dans un pays où tous les polititiens font ce qu’ils veulent depuis des années, dans un pays qui est sur la voie de devenir une dictature.
    Venez, messieurs et dames, mettez votre argent dans les banques hongroises, achetez des propriétés puisque vous avez l’air de dire que tout va bien dans les meilleurs du monde!!!!

    En attendant, des milliers de hongrois sont en train de faire la queue pour sauver leur économies et des jeunes hongrois quittent le pays en espérant un meilleur avenir!!

    Moi, je dirais plutôt qu’avec cette nouvelle constitution la Hongrie revient

  16. Avec cette nouvelle constitution la Hongrie revient des siècles en arrière.
    Alors que depuis St Etienne, nous avons voulu être européen!

    Est-ce la Hongrie est une puissance agricole? NON
    Est-ce la Hongrie est une puissance financière? NON
    Est-ce la Hongrie est une puissance industrielle? NON plus

    A priori, on peut supposer que Orban Viktor est un homme intelligent puisqu’il est devenu le chef d’un état.
    Mais alors comment cela soit-il possible qu’il ne se pose pas la question qu’en ce moment tous les citoyens hongrois simples se posent par déduction: comment va-t-on survivre sans l’Europe?

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