La fête de la francophonie, coordonnée par l’Institut français de Budapest et les Alliances françaises de cinq autres villes de Hongrie, touche à sa fin ce soir, samedi 27 mars. Avant la cérémonie de clotûre qui s’annonce somptueuse au Musée d’ethnologie situé place Kossuth Lajos, face au Parlement, il convient de revenir sur la visite de l’écrivain Mohammed Kacimi aux premiers jours du festival. La rédaction l’a rencontré pour obtenir son opinion sans concessions sur ce qu’est réellement la « Francophonie ».
A la tête de l’association Ecritures du monde, Mohammed Kacimi est venu en Hongrie pour échanger et faire connaître réciproquement les nouveaux auteurs des langues française et hongroise. Plus largement, l’échange porte sur un travail entre l’Europe centrale (spécialement Prague, Sofia et Budapest) et le sud de la Méditerranée. Son « sacerdoce » est donc de faire vivre la francophonie de façon ouverte et évolutive sur le plus grand nombre de régions du monde possible, mais lorsque nous lui avons posé la question simple « Qu’est-ce que la francophonie?« , sa réponse a été honnête, et sa critique de la politique culturelle française à ce sujet est aiguisée :
« La Francophonie, comment vous dire… ca n’existe pas. C’est une idée, un fantasme, que l’on maintient parce que c’est beau. En France, les gouvernements s’en sont toujours servi pour leur réputation et pour leurs politiques étrangères, mais depuis plusieurs années, la Droite produit un travail de sape sur ce qui est la base de cette idée, la culture. La culture, la vraie, ne coûte pas cher à produire et à supporter, et ca peut rapporter beaucoup, mais pas forcément financièrement à court terme. Le problème est là. Et le constat que je fais sur la Francophonie illusoire, provient de ce saccage, de ce vandalisme des derniers gouvernements français à l’encontre des réseaux culturels à l’étranger. »
De quoi nous suffire pour comprendre que, malgré les efforts de certains acteurs essentiels, qui ne sont pas « planqués » mais bien des travailleurs de l’ombre des Affaires Etrangères ou de la Culture, la Francophonie reste une idée et une réputation maintenue pour des intérêts qui sont tout autres que culturels. Reste à la faire vivre telle qu’elle est la plus belle, à l’étranger, c’est à dire spontanément.
Site du festival de la Francophonie
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écritures du monde c’est ici : http://www.ecrituresdumonde.fr/ et non ici : http://www.culture.gouv.fr/edm/fr/
rien à dire d’autre, sinon je vais être long… : )
merci d’avoir censuré mon commentaire et d’avoir mis la bonne adresse du site…
cher franck, il n’y a jamais eu de « censure » au sens où vous l’entendez sur ce site, pour le meilleur et pour le pire qlqfois.
je ne sais pas pourquoi votre commentaire n’apparaissait pas sur le site. je n’en ai eu connaissance que dans notre espace d’édition. cela doit provenir d’un probleme technique.
d’ailleurs merci pour votre remarque sur l’adresse du site ecriture du monde qui n’était pas la bonne à l’origine dans l’article.
il est important que nos lecteurs nous reprennent, car nous ne sommes pas a l’abri de ce type d’erreur.
donc, encore merci, et a bientot
Ok, pas de problèmes alors si c’est technique (c’est le fait de poster des liens internet qui semble poser ce genre de désagrément). Le mot censure a diverses définitions.
Sinon, votre article est un peu court, la réponse lapidaire… le financement de la culture est une problématique vaste. Si sur le constat on peux être d’accord, c’est dommageable de tomber dans le travers politico-politique, il ne faut pas oublier les reponsabilités des acteurs eux-mêmes. En France notamment, les polémiques montent sur l’égémonie de certaines associations qui n’ont finalement aucunes légitimités à se positionner comme relai de l’intitution, critiquant en même temps l’institution en étant financée presque totalement par elle… pose serieusement problèmes à bon nombre d’écrivains, d’artistes et de cinéastes (je ne parle pas de cette association en particulier, que je ne connais pas).
Bref la formation du goût et l’éventail du choix est un équilibre difficile. Le besoin (l’obligation ?)de contenter une majorité du public fait aussi faire des choix souvent trés pauvre et assez régréssifs.
Un souhait personnel : vous devriez faire des articles sur les expositions, le reseau budapestois est riche et assez vivant. Même sur art fair budapest est trés pauvre côté contemporain…
😀 +1 sur l art 😀
le probleme est que ce n est un theme pas facile,
le tout est de trouver un francophone passione a la fois d art, de presse et de hongrie 😀