Le film du cinéaste slovaque Juraj Jakubisko, le « Fellini de l’Est », sortira sur les écrans hongrois ce mercredi 20 janvier, sous le titre minimaliste de Báthory. Il romance la vie sanglante et parsemée d’horreurs de la célèbre Comtesse hongroise, Erzsébet Báthory.
Sorti dès 2008 dans les cinémas tchèques et slovaques, ce film a remporté dans ces deux pays le plus grand succès populaire de tous les films en salles. Et pour cause, c’est un film à gros budget et à grand spectacle, qui exprime une version largement revisité de l’histoire de la Comtesse, avec pour rôle principal l’actrice britannique Anna Friel et Hans Matheson dans le rôle du peintre Caravaggio.
Avant la version de Jakubisko, la Comtesse Báthory a été mise en scène dans de nombreux films. Dès 1971, Les lèvres rouges d’Harry Kümel, puis Comtesse Dracula de Peter Sasdy retracent sa vie. Trois ans plus tard, c’est Walerian Borowczyk qui s’attaque à ce sujet dans ses Contes immoraux. Le dernier en date est celui réalisé l’an dernier par la française Julie Delpy, A Grofnő (La Comtesse).
Il faut dire que la vie d’Erzsébet Báthory et les légendes qu’elle a suscitée se prêtent particulièrement au style cinématographique. Elle appartenait à une prestigieuse famille de la Hongrie royale. Dans son château, aujourd’hui en Slovaquie, elle s’est adonné au meurtre et à la torture de nombreuses jeunes filles de la région. Selon les croyances populaires, elle se baignait dans le sang de ses victimes afin de garder la jeunesse éternelle. Une sorte de Dracula au féminin.