Par Swan Min-Tung
D’ici fin juin, les critères pour visiter un musée hongrois gratuitement seront bien plus difficiles à remplir. Le ministère de la Culture et du Patrimoine a déclaré que les entrées gratuites représentaient une perte de 2 milliards de forints (7,5 millions d’euros) pour la seule année 2009. Des économies de bouts de chandelle qui pourraient bien coûter cher à la culture.
Le calcul est rapide, mais risqué pour la culture en Hongrie : si l’on multiplie le prix moyen d’un ticket d’entrée à 500 forint (environ 1.85 euros) par le nombre de visiteur qui rentrent gratuitement, soit presque 4 millions de personnes en 2009, le manque à gagner est considérable. De quoi faire réfléchir le gouvernement, pour qui il n’y a plus de petites économies. Pourtant, rien ne garantit que ceux qui rentraient jadis sans payer mettront désormais la main à la poche pour aller au musée. Voilà pourquoi cette mesure peut être à double tranchant : la fréquentation des musées aura de fortes chances d’être en baisse dans les prochains mois et leur réputation – bonne jusqu’à maintenant – risquera d’en pâtir.
D’après une information de nos confrères anglophones de Hungary Around The Clock, relayée par le site caboodle.hu, le ministère présente le chiffre de 3,2 milliards de forints comme recette provenant des tickets vendus en 2009. Ce serait donc 42% des visiteurs de musées qui ne payent pas leur entrée. Parmi ceux-ci, le ministère a décidé qu’à partir de la fin du mois de juin, les étudiants ainsi que les personnes âgées de plus de 62 ans devront dorénavant s’acquitter d’un droit d’entrée. Les plus de 70 ans, eux non plus, n’auront plus les trois billets gratuits par an qui leur étaient offerts.
Toutefois, fidèle à la politique familiale du gouvernement, le ministère a annoncé qu’il espérait pouvoir faire des offres spéciales aux familles. Quant aux tarifs réduits pour les jeunes, le ministère a déclaré qu’il n’y touchera pas. C’est déja ca !
Articles liés :
Le Musée des Beaux-Arts se fait saquer par le gouvernement
Enorme succès du Musée des Beaux-Arts avant six mois de fermeture