- Jeudi 4 avril à 19.30 au Müpa
- Joshua Bell et The Academy of St Martin in the Fields
- Au programme:
- Beethoven: Egmont ouverture
- Brahms: Concerto pour violon en ré majeur
- Beethoven: Symphonie no. 5 en ut mineur
Violoniste accompli, superstar mondiale, Joshua Bell construit systématiquement sa carrière. Dans une interview sur www.bigthink.com, il explique son choix d’avoir accepté la direction musicale de l’ensemble britannique : «J’adore les défis. Jouer les mêmes pièces importantes pour réaliser une belle carrière ne m’intéresse pas. C’est la raison pour laquelle j’ai accepté l’offre de The Academy of St Martin of the Fields que je considère comme le meilleur orchestre du monde. Le nombre impressionnant des enregistrements et le succès phénoménal de leurs concerts prouve la valeur du travail exceptionnel de Sir Neville Mariner qui a fondé l’ensemble en 1958».
Dans une autre interview dans Libération, il ajoute: «J’ai toujours joué de la musique de chambre et depuis dix ans, je dirige occasionnellement des ensembles comme le Saint Paul Chamber Orchestra avec qui j’ai eu une collaboration suivie. J’ai une relation presque aussi longue avec l’Academy of Saint-Martin-in-the-Fields dont j’ai été soliste invité en tournée. Diriger et jouer du violon en même temps n’est donc pas nouveau pour moi. J’ai toujours eu envie de livrer ma lecture des symphonies de Mozart, Beethoven, Mendelssohn et Brahms. Bien que jouer sous la baguette de certains chefs soit exaltant, je reste frustré de ne pouvoir travailler certains détails directement avec les musiciens. Là, c’est possible et cela change tout. Les musiciens s’écoutent les uns les autres, sont responsables de chaque note qu’ils jouent et cela crée une énergie incroyable : c’est de la musique de chambre à grande échelle ! Les bons chefs savent laisser l’orchestre jouer, ne pas tout contrôler à chaque seconde, je pense notamment à feu Carlos Kleiber dont j’ai beaucoup regardé les vidéos. Cette nouvelle aventure me donne encore plus de travail, mais c’est une satisfaction énorme. En tant que musicien, il faut repousser en permanence ses limites».
Le secret du succès de Joshua Bell ? Sa réponse se résume ainsi: «J’aime apprendre quelque chose et le maîtriser. Quand j’avais 6 ans, j’ai trouvé une raquette et répété les mêmes services contre un mur jusqu’à devenir bon. Pareil avec le basket, je m’imposais des exercices : je dois réussir trente paniers successifs, sinon, je reprends tout à zéro. Suis-je discipliné ? Pas sûr. Déterminé ? Je ne me vois pas tant en compétition avec les autres qu’avec moi-même». Jouant avec un Stradivarius de 1713, acheté 4 millions de dollars, le musicien américain de 45 ans assure qu’il ne veut pas être différent des autres chefs d’orchestre mais il cherche tout simplement la vérité de et dans la musique.