Par Veronika André
Exposition de Fernando Botero au Musée des Beaux Arts de Budapest, jusqu’au 23 janvier 2011.
„J’incarne la contestation contre l’art moderne, en même temps j’utilise tout ce qui se trouve derrière ce dernier : le jeu ironique et les choses qui sont absolument connues pour tout le monde. (…) Mes peintures sont figuratives et réalistes, mais pas de l’imitation de la nature dans le sens simplifié du terme. Formulons ainsi : je présente l’irréel d’une manière réaliste”
(Fernando Botero).
C’est ainsi que le peintre et sculpteur colombien, Fernando Botero, décrit son ars poetica et ce que nous avons l’occasion de découvrir pour la première fois en Hongrie, actuellement au Musée des Beaux Arts de Budapest. Les 53 tableaux à l’huile, grand format et les 5 sculptures en cuivre exposés font tous partie de la collection personnelle de l’artiste, et sont sélectionnés parmi ses œuvres des dernières 20 années. Comme chacun sait, les formes des œuvres de Botero sont rondes et caractérisées par la simplicité tout en ayant des figures, des personnages, des animaux et des objets expressifs. Ils sont des éclats de couleurs et leur langage est compréhensible par tout le monde.
Une exposition structurée
Les tableaux ne sont pas exposés chronologiquement mais sont regroupés autour de différents thèmes. Dans les 4 salles de l’Ancienne Galerie des Tableaux, dédiées à cette exposition, on découvre tout d’abord les paraphrases de Botero, peut-être la partie la plus caractéristique de son art. Ces peintures sont des „reprises” des œuvres des anciens maîtres – comme Velásquez, Van Eyck ou Raffaello – tout en représentant les racines, les influences artistiques que Botero redéfini à travers ses œuvres. Au fil de la visite on se trouve au sein même de la réalité et du quotidien d’Amérique-Latine : les paysages colombiens, les maisons colorées, les fiestas, la vie du cirque, la corrida… etc.
Le Botero engagé manque à l’appel
Dans les années 90, Botero a consacré plusieurs séries de peinture à la violence et au trafic de drogue en Colombie. De plus il y a quelques années, il a représenté son désaccord face aux discours mensongers de la guerre au travers d’une série représentant les tortures ayant eu lieu à la prison d’Abu Ghraib en Irak (photo). Malheureusement, cette fois ci, on ne verra que le coté le plus connu, folâtre, vif, gai et joyeux de son art.
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