Par Marc-Antoine Bonamour
Superbe victoire au courage, vendredi soir, dans une Spens Arena de Novi Sad (Újvidék en hongrois) chauffée à blanc et toute acquise à la gloire des Magyars. Il est vrai que la courte distance séparant la capitale de la Voïvodine de la Hongrie a sans doute compté pour expliquer cette marée rouge et verte dans les tribunes.
Samedi matin, la grande majorité de la presse française ne parlait que de la méforme de ses « Experts » lors de ce premier tour de l’Euro en Serbie. La performance de l’équipe hongroise est presque passée inaperçue tant la contre-performance des Français a surpris tout le monde. Grâce à la victoire des Espagnols sur les Russes, l’équipe de France termine troisième du groupe C et se qualifie pour le tour principal sans tambours ni trompettes, avec 0 point.
Interrogé après la rencontre par Canal +, Didier Dinart, très fair-play, a tenu à saluer le beau jeu et l’expérience des joueurs hongrois qu’il connait bien. Rappelons qu’au dernier Euro en 2010, la Hongrie avait bien failli « s’offrir » la France au cours d’un match nul très disputé (29-29). Le défenseur de l’équipe de France a également déclaré n’avoir pas encore « sorti la tête du seau » et ne faisait qu’une demi-erreur en remarquant que ses adversaires jouaient « à domicile ». En effet, à voir l’ambiance de fête dans les tribunes de l’Arena de Novi Sad derrière lui, on pouvait s’y tromper.
Quoi qu’il en soit, l’exploit fera date dans l’histoire du handball hongrois, un an après la cuisante défaite en phase de poules des championnats du Monde face à ces mêmes Bleus (37-24). Dans un match de haut niveau où aucune des deux équipes n’est parvenue à se détacher pendant la quasi-totalité de la partie, les hommes de Lajos Mocsai ont pris les Français à leur propre jeu, faisant preuve d’une défense exceptionnelle pour contrer les assauts sur le but de Nandor Fazekas (photo).
Fazekas l’homme du match
Le gardien hongrois, auteur de 21 arrêts sur 44 tirs (48%), a tout simplement été énorme dans ses cages, même si son homologue français, Thierry Omeyer, a lui aussi maintenu son équipe à flot pendant presque tout le match, grâce à 15 arrêts sur 41 (37%).
La clé du match a donc été la défense, et la star française Nikola Karabatic peut en témoigner. Auteur de 3 buts sur 15 tentatives (il n’a inscrit que 7 buts lors des trois matchs du premier tour), son expulsion de 2 minutes à la 55ème minute a également coûté cher aux champions olympiques, du monde et d’europe en titre.
A l’image de Zubai, qui a joué une grosse partie du match tout en souffrant d’une côte cassée, l’équipe magyare a donné des frissons à tout un pays et après deux bons matchs nuls face à l’Espagne et la Russie, c’est une victoire de prestige que la Hongrie a offert à son public. De quoi envisager la suite de la compétition plus sereinement (avec 3 points au compteur), et pourquoi pas rêver d’une qualification en demi-finale. De ce que l’on a pu entrevoir hier soir, cette équipe en a les moyens.
La performance des hongrois saluée par le quotidien sportif hongrois : Nemzeti Sport
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