Lors du 67e Festival international du film de la Berlinale, du 9 au 19 février 2017, la Hongrie et la Pologne ont raflé deux prix majeurs : l’Ours d’Or du meilleur film et l’Ours d’Argent.
Cet article fait l’objet d’une publication commune avec l’association Kino Visegrad, site d’information et de diffusion du cinéma centre-européen dans l’espace francophone. |
Le film hongrois On Body and Soul réalisé par Ildikó Enyedi a remporté l’Ours d’or du meilleur film de la compétition principale à la Berlinale, dont le jury était présidé par le réalisateur néerlandais Paul Verhoeven.
Avant même la cérémonie de clôture, ce résultat semblait se dessiner : le prix des critiques du jury Fipresci et celui des lecteurs du Berliner Morgenpost étaient également remis à On Body and Soul, parfois qualifié de radical. Le film parle d’un homme et d’une femme qui se désirent mais ne parviennent pas à communiquer, sauf dans les rêves qu’ils partagent. Ils vont se rapprocher en évoquant leurs songes, qui les emmènent loin de l’abattoir où ils travaillent.
Cette reconnaissance offre une véritable renaissance à sa réalisatrice, perdue de vue après avoir été révélée à Cannes, où elle avait obtenu la Caméra d’or pour Mon vingtième siècle, en 1989. Avec On Body and Soul, on va reparler d’elle. Le film sortira en France dans quelques mois. « Nous voulions un film simple, clair comme de l’eau de roche et nous ne savions pas si le public allait nous suivre car il se voit uniquement avec un cœur empreint de générosité », a-t-elle déclaré en recevant l’Ours d’or.
Pour la troisième fois de suite, c’est un film polonais qui remporte l’Ours d’argent. Après United States of Love de Tomasz Wasilewski (2016), Body de Malgorzata Szumowska (2015), c’est donc Agnieszka Holland et Kasia Adamik qui remportent le Prix d’Alfred Bauer pour Spoor / Pokot, coproduction entre la Pologne, l’Allemagne, la République Tchèque, la Suède et la Slovaquie. Décrit par la plupart des critiques come étant d’un genre particulier, l’éco-thriller a été l’un des plus originaux de la longue carrière de Holland.
La monteuse roumaine Dana Bunescu a remporté l’Ours d’argent pour la contribution artistique pour son travail exceptionnel sur Ana, mon amour, coproduction roumaine, française et allemande dirigée par Călin Peter Netzer.
Dans la section Jeune génération du festival, l’Ours de cristal pour le meilleur film a été attribué à la coproduction slovaque et tchèque Little Harbor / Piata lod réalisé par Iveta Grófová. La coproduction croate, slovène et suédoise Into the Blue / U Plavetnilo, réalisée par Antoneta Alamat Kusijanovic, a reçu une Mention Spéciale.
Le Prix International ARTE pour le développement est allé à Lost Country, du Serbe Vladimir Perišić.