L’Ours d’Argent, c’est la récompense attribuée le 19 février par le Festival du Film de Berlin pour l’œuvre du cinéaste hongrois, A Torinói Ló.
Il y a quelques jours, Béla Tarr et ses confrères avaient publié un texte en réaction aux mesures prises par le gouvernement hongrois, ce dernier tendant à mettre en péril la diversité cinématographique dans le pays. Cette réaction a été soutenue par de nombreux artistes étrangers.
Le Grand Prix du Jury, aussi décerné par le Festival allemand, qui salue l’œuvre du réalisateur, affirme de manière encore plus forte sur la scène internationale le soutien du monde du septième art à la cause défendue par l’artiste. Soutien du genre mais aussi soutien politique, l’appel de Béla Tarr a bien été entendu.
L’originalité du film peut provoquer soit une admiration pour ce génie soit un rejet d’un cinéma contemplatif à l’extrême. Lors de la projection, le second sentiment semblait le plus fort mais le jury a tenu a salué ce style magnifique. Tarr, s’illustrant dans le thème sociologique, proclame cette diversité cinématographique. Ce cinéma radical, se passant souvent de paroles et faisant ressortir une atmosphère lourde, montre la vie sans fioritures qui se rapproche pas à pas de l’obscurité. Dans Le Cheval de Turin, le paysan, sa fille et le cheval qui ont tous besoin l’un de l’autre pour vivre, se dirigent petit à petit vers la fin.
Auteur d’une dizaine de films, l’artiste hongrois affirme que cette réalisation est la dernière. Sa carrière couronnée ce week-end, cet Ours d’Argent pourrait-il lui donner un nouvel élan? Interviewé, Béla Tarr affirme ne pas vouloir être un professionnel qui se répète à chaque film, avec A Torinói Ló, il a bouclé la boucle, « j’ai dis tout ce que j’avais à dire ».
Jusqu’à présent aucun distributeur français ne s’était porté acquéreur du film, la récompense attribuée pourrait ainsi le sortir de l’ombre.