Sous 40°c, en petite tenue, quelques 100 000 visiteurs « ont pris cher » à Zamárdi dimanche dernier.
Avec une telle chaleur la journée, l’eau restait le meilleur endroit où aller. « C’est pas mal ici, à côté de la scène qui s’avance sur l’eau (photo). Il y a de la musique dès début de l’après-midi, mais le seul souci c’est que le DJ joue les mêmes morceaux qu’hier » – nous a confié Katalin, 24 ans, habituée du Balaton Sound. « Quand une de nous va dans l’eau l’autre garde ses affaires » – a ajouté Kinga, sa copine de 28 ans, qui s’est fait voler sa serviette la veille.
Sorti de l’eau, il est temps de manger. Le meilleur endroit se trouve juste à coté de l’entrée du festival. Pendant le déjeuner un couple qui revient tous les ans évoque les conditions de vie au camping du Sound. «Depuis le début on vient au festival et on dort ici. Cette année il est plus propre, mais ça reste quand même à l’arrache. Il y a beaucoup de poussière. En plus cette année c’est l’horreur, la tente est toute la journée sous le soleil, alors avec une chaleur pareille, tu ne peux pas dormir la nuit».
Pour beaucoup, le Sound symbolise la fête sans grandes limites : quatre jours d’ivresse, le lac, les amis et du bon son. Dani, 29 ans, préfère ce festival au Sziget Fesztivál. « C’est familier ici. Sziget c’est trop grand, tu ne peux pas aller d’un endroit à l’autre, tu loupes des concerts. Je viens ici tous les ans. J’adore cet endroit ».
70% des gens que nous avons interrogé sont venus pour David Guetta. Pourtant, le Français est programmé au Sound tous les ans depuis quatre ans, mais c’est la première fois qu’il est tête d’affiche principale pour le dernier soir du festival. Avant le concert, deux filles ont sillonné le festival pour poser une question aux visiteurs : avec quoi croient-ils étonner David Guetta ? Une interrogée, qui par hasard était francophone, a répondu sans hésitation « si je lui parle en français ». Quatre heures plus tard, son portable sonnait et elle gagnait la possibilité de rester à deux petits mètres de Guetta, derrière deux gorilles hongrois, et de se rendre compte que même dans sa langue maternelle, « l’artiste » n’avait pas grand chose à dire. « Génial »…
Vers 3h du matin ceux qui devaient travailler le lendemain ont pris la direction de la petite gare de Zamárdi. Beaucoup ont dormi sur les quais car le premier train pour Budapest ne part qu’à 5 h. L’entrée du festival ce jour là leur aura coûté 13 000 forints (plus de 50 euros). Le camping pour la nuit était de 1500 forints (6 euros). Dans une chaleur torride, entre rafraîchissements et restauration (le premier prix pour une glace était de 600 forints, plus de 2 euros), le prix d’une journée au Balaton Sound peut rapidement atteindre 100 euros.
13000, ça fait très cher, en effet, pour les jeunes hongrois. Et c’est très loin d’Ibiza, semble-t-il. Ibiza, ce sont plutôt, aujourd’hui, de très grosses boîtes de nuit, qui doivent tourner la majeure partie de l’année. Et ce n’est pas 40°C qui dérange, la nuit est moins chaude.
De plus, j’enrage d’entendre, quelques jours par semaine, une boîte disco, de l’autre côté du lac Balaton, quand je suis à Balatonbéreny. Donc, une scène qui se prolonge dans l’eau, bonjour les oreilles de tous les riverains de la moitié nord du Balaton.
Au nord de la Mer Noire, il y a un endroit qui fonctionne tout l’été, disco, disco, donc pour les jeunes. Mais c’est loin de l’europe de l’ouest. La Hongrie a toutes ses chances en créant un tel lieu. Grâce aux terrains naturistes, je sais qu’il éxiste un grand nombre de lacs artificiels à 50 Km au sud de Budapest, avec très peu d’estivants et peu de résidents alentour. C’est là, sans doute, qu’il faudrait créer un immense camping pour jeunes mélomanes et danseurs de toute l’europe. Facile d’accès, il est aussi facile de prendre un bus pour aller visiter Budapest de temps en temps. Et quel coup de pub, pour tout le tourisme en Hongrie…