Des piscines bordées de colonnes et des caryatides, les thermes de Gellért offrent un voyage hors du temps aux visiteurs. Mais sous leurs pieds, c’est un tout autre univers qui se dévoile. Une vingtaine d’ouvriers s’affairent chaque jour, dans l’ombre. L’objectif ? Permettre aux sources médicinales d’arriver dans les bassins.
Cet article a été publié sur la page Facebook du Budapest Kultur Lab, sur laquelle vous pouvez retrouver toutes les productions des étudiants du master 1 de l’Institut de journalisme de Bordeaux-Aquitaine (IJBA), en immersion à Budapest du 8 au 16 mai 2017. |
Il faut descendre 15 mètres sous terre pour comprendre le cheminement de traitement des sources de Gellért. Maria Székely travaille ici depuis vingt ans. Elle connaît les lieux mieux que personne : « Les ouvriers viennent pour réparer des machines ou les mettre en fonctionnement toutes les heures, puis ils remontent. Ici, personne ne peut rester toute une journée à cause de l’air ambiant qui y est oppressant. »
En la suivant à travers les sous-sols de Gellért, c’est une atmosphère humide, presque étouffante qui prend à la gorge. Seul le bruit des machines se fait entendre à travers les tunnels. La lumière d’une lampe frontale et quelques outils permettent de repérer les ouvriers. Ils vérifient les arrivées d’électricité essentielles à l’alimentation des bassins.
Budapest compte plus de 200 grottes creusées par les sources qui servent aujourd’hui de parcours de spéléologie. Ici, où les visites aux touristes sont interdites, la température atteint les 40°C. Chaque jour, il faut descendre contrôler la filtration de l’eau thermale, riche en calcium, magnésium, hydrocarbonate, sulfure et chlorure et reconnue pour ses propriétés médicinales.
Travailler dans la pénombre, collecter l’eau, la filtrer, nettoyer le peu d’éclairages présents dans les galeries. C’est le quotidien des ouvriers de l’ombre de Gellért. Pour le plus grand bonheur des visiteurs qui se prélassent dans les bassins, loin de s’imaginer ce qu’il se passe sous leurs pieds.